Dans Le Point du 28 février, Franz-Olivier Giesbert (« FOG ») a intitulé son éditorial « La cathophobie, nouveau mal français ».
FOG est un habile. Capable de nommer précisément les choses et par exemple les dangers liés à l’islam, il sait en même temps suggérer de subtiles équivalences qui le font absoudre par le milieu médiatico-politique, au regard duquel il bénéficie d’une sorte de prééminence décontractée.
Dans cet éditorial, donc, FOG s’autorise deux facilités :
- Il établit un parallèle entre islamophobie et cathophobie : « L’islamophobie est généralement réprouvée. Pourquoi la cathophobie serait-elle agréée ?». Sympathique au premier abord. Lucide, pourrait-on penser. Mais une « cathophobie » signifierait que quelqu’un a peur du catholicisme. Qui a peur du catholicisme ? Ah, bien sûr, si des catholiques organisaient de temps en temps un petit attentat avec allégeance à une officine vaticanesque intégriste, égorgeaient volontiers en criant « Vive la Sainte Trinité », ou bien s’ils menaçaient de leur haine les « mécréants » ou de leur vengeance les apostats ou ceux qui caricaturent le pape, ou si encore ils lapidaient les filles de 12 ans qui ne veulent pas porter le serre-tête, là on pourrait parler de cathophobie. Mais il n’est pas donné à toutes les religions d’être vraiment une religion de bonheur et d’amour, comme le dit si bien C.Castaner. Il n’y a aucune cathophobie (ni christianophobie) en France. Il y a un anticatholicisme. Exactement comme il y a un antisémitisme.
- Et justement, à propos d’antisémitisme: dans cette quinzaine passée où il en a beaucoup été question, en particulier à l’occasion de l’agression verbale contre M.Finkielkraut, où l’on a cité un antisémitisme arabo-musulman latent et l’antisémitisme violent des salafistes, voilà comment FOG en parle dans son éditorial : « Il y a toujours, dans notre cher pays, un vieux fond pétainiste, qui nous pousse au déni, notamment au déni de l’antisémitisme, qui, aujourd’hui, chasse les juifs des quartiers et les oblige à quitter le pays ou à déménager de villes comme Strasbourg ». Arriver à associer dans une même phrase un peu absconse (par exemple : on aimerait comprendre quel est le « qui » chassant les juifs : ce vieux fond pétainiste ou bien le déni de l’antisémitisme… ? ) « pétainisme », « antisémitisme » et « quartiers », ça c’est fort. Le coup du pétainisme, c’est simple, ça marche toujours. Et ça vous dédouane un éditorialiste pour pas cher.
In fine, FOG conseille au pape dans le même texte « qu’il fasse preuve d’audace dans d’autres domaines comme le célibat des prêtres et la place de la femme dans le clergé ». Habile et mondain. En même temps.
Michel
Passé du Nouvel Obs au Point, Franz-Olivier Giesbert est le type même du journaliste macron-compatible évolutif : propre sur lui et politiquement correct, il se permet parfois des audaces de plume… raisonnables et autorisées par la police de la pensée. Avec FOG, on est évidemment très loin d’un Bloy ou d’un Daudet : il sait, lui, employer les mots qui flattent les lobbies et qui ne dérangent pas la digestion des bourgeois de NAP, vaguement gauchisants et boursicoteurs…
sivolc
A.Finkielkraut peut parler de l’antisémitisme des Français car il est Juif; et il ne trouve pas que les Français dans leur ensemble soient antisémites. Ces journalistes beaux parleurs s’arrogent, eux, le droit d’en parler. Mais connaissent-ils réellement le peuple français? Ces Français qui ont permis, dans le silence, à 75% des Juifs de France d’échapper à la Shoah . On ne connaît même pas leurs noms ils n’ont pas de décoration ni d’appellation de Justes. Pas d’article dans les journaux. Ils l’ont fait naturellement en suivant ce que leur dictait leur conscience. Je les admire.
BMN
cet individu est l’archétype de l’opportuniste et depuis toujours, à vomir.