Discours du Sénateur-Maire de Fréjus David Rachline à l’occasion de l’inauguration des crèches de Noël le 3 décembre 2015 :
"Je suis très heureux de vous voir si nombreux pour l’inauguration officielle de nos crèches de Noël. Comme vous le savez, je me suis engagé dès le début de mes fonctions à garantir cette magnifique tradition chrétienne, une tradition profondément ancrée en Provence et plus particulièrement à Fréjus.
Car oui…, Fréjus, n’en déplaise à certains, est une ville chrétienne, forgée par les Romains, elle fut par la suite le siège de l’évêque catholique, elle vit le clocher de Saint-Léonce s’élever vers les cieux, elle accueillit le saint sauveur François de Paule, et désormais elle perpétue presque deux millénaires de foi chrétienne en préservant ses traditions et son histoire.
J’ai aujourd’hui, une pensée toute particulière, alors que nous dévoilons nos crèches de Noël dans la paix et la joie, une pensée émue et sincère envers mes frères chrétiens persécutés au Moyen-Orient et partout là où l’intolérance et le radicalisme religieux règnent. Ces chrétiens d’Orient, de Syrie et d’Irak, ces coptes d’Egypte, qui chaque jour risquent leurs vies quant ils n’aspirent qu’à la paix et qu’ils ne vivent que pour l’Amour. En ce moment, mes pensées vont vers eux…
Alors, en ce qui concerne cette inauguration, elle a pris une tournure politique voir polémique lorsque le Président de l’Association des Maires de France, François Baroin, et son vice-président Christian Estrosi, des Républicains, ont décidé au lendemain des attentats de publier un rapport sur la possibilité législative de supprimer l’installation des crèches au sein des Mairies… Oui, ces messieurs n’ont rien trouvé de mieux, le deuil national à peine achevé, de proposer cette mesure insultante et choquante.
Vous le savez peut-être, avec un certain nombre de Maires du Var et de partout en France, nous avons décidé de quitter cette association. Nous avons aussi décidé, coûte que coûte, malgré les pressions de cette caste inculte et méprisante, de préserver nos traditions… ici, je le répète, chaque année, chaque début décembre, nous installerons une crèche dans la Mairie ! Nous ne lâcherons rien sur ce point ! Nos valeurs, nos traditions, nos coutumes ne sont pas à vendre, elles ne sont pas un compromis ou une variable, elles font partie de la Nation française, elles sont en nous, elles sont le ciment, le terreau, les racines de chacun d’entre nous.
C’est ici, en Provence que l’ordre latin et chrétien s’est imposé pour ensuite se diffuser aux quatre coins de tout le pays. C’est Lazare, premier évêque de Provence, c’est Marie Madeleine, la pécheresse sauvée par le Christ qui finit sa vie ici, sur nos terres, ce sont les fiers clochers de nos villes et de nos villages, ce sont les légendes et les mythes, le pain et l’aumône, la foi et la charité. Ainsi, les crèches ne sont pas une lubie que nous avons, ce n’est pas une épine dans le pied des biens pensants bobos de Paris. Les crèches, c’est avant tout une communion familiale, c’est le symbole d’une naissance, la naissance d’un enfant, celle que, j’en suis sûr, beaucoup d’entre vous Mesdames, ont déjà vécu. C’est l’histoire d’une famille…, des familles; qui n’a pas, ici, le souvenir de ces moments partagés lorsque l’Hiver s’annonçait dans les rues et dans les campagnes, ce souvenir d’une famille réunie qui construit, étape par étape, la crèche au pied du sapin?
Cette tradition impérissable, nous la transmettons, nous la reproduisons et cela depuis des siècles. C’est ici la transmission du savoir, de l’héritage de nos pères et de nos mères… Le passé perdurant, le présent immuable, assurent notre futur éternel. Oui nos traditions sont aussi cela… l’éternité face au doute, l’éternité face aux bouleversements : ce sont ces familles fréjusiennes qui, en décembre 1959, meurtries par la rupture du barrage de Malpasset, ont tout de même fêté Noël et ont mis le petit enfant Jésus au creux de leurs crèches lorsque les cloches de minuit sonnèrent. Ce sont aussi ces familles fréjusiennes endeuillées et massacrées par les invasions barbares, par la grande peste noire, par les deux Guerres mondiales… Oui ce sont toutes ces familles qui se sont inlassablement réunies dans la foi, les larmes se mêlant aux pensées d’espérance.
Oui de l’Espoir, l’espoir, cette pensée qui ne meurt jamais, tellement bien incarnée par la naissance de l’enfant de Bethléem : ce fils, premier-né, enveloppé de simples linges et placé dans une crèche. Cet enfant, entouré d’espoir et de vie qui a, durant sa courte existence, prêché la vie face à la mort. La vie à Fréjus a donc toujours vaincu la mort : la Bravade en témoigne, la crèche en témoigne, le soleil couchant sur nos murs millénaires en témoigne ! Mes amis, chers Fréjusiens, Fréjus est espérance, Fréjus est éternelle… La France est une idée d’espoir, la France est une Nation éternelle ! Que vivent les crèches de Noël, que vive Fréjus et que vive la France !!!"