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Environnement

Fukushima : ne pas céder à l’hystérie idéologique

Riccardo Cascioli écrit dans la Bussola :

C "on a la nette impression que les problèmes de la centrale de Fukushima Daiichi sont fortement amplifiés non par intérêt pour les Japonais qui en sont victimes, mais pour des raisons idéologiques liées à des choix énergétiques chez nous. Ce n'est pas par hasard que s'est immédiatement mis en branle la machine de propagande du "jamais plus le nucléaire", d'autant plus qu'en Italie nous attend un référendum sur la question dans quelques mois. […]

Le sentiment est renforcé par le constat de la façon dont s'est fait ces jours-ci une sélection des nouvelles. Dans le district même de Fukushima, en fait, le tremblement de terre a provoqué le 11 mars l'effondrement d'une digue d'eau et la vague qui a suivi a anéanti un pays entier, emportant des centaines de maisons et provoquant un nombre indéterminé de victimes. Sur cet épisode, seulement quelques rares titres d'agence, et personne n'a demandé un arrêt de la construction de centrales hydroélectriques. […] On dira que l'énergie nucléaire est potentiellement plus dangereuse que d'autres sources d'énergie. Mais justement, elle l'est "potentiellement". La réalité, même après Tchernobyl, nous dit qu'elle est la plus sûre et il suffit de comparer le nombre des victimes liées à l'utilisation des différentes sources d'énergie – c'est le travail accompli par l'Institut Paul Scherrer – pour s'en rendre compte. Il faut ensuite apporter une précision, sur le cas de Tchernobyl, pour ceux qui ne se souviennent pas de ce qui s'est passé ensuite: l'explosion du réacteur nucléaire a été avant tout une tragédie du communisme, parce qu'à la tête de la centrale, il y avait non pas un ingénieur expert, mais un bureaucrate du parti, qui, ignorant l'avis des techniciens, prit des décisions qui provoquèrent l'accident. Sans compter que la majorité des victimes fut dûe à l'absence d'informations par le régime (le Président était alors Gorbatchev) qui ne mit en oeuvre aucune mesure de sécurité et, qui pendant des jours, cacha même la nouvelle aux pays voisins.

Cela dit, on ne peut certes pas prétendre que rien ne s'est passé à Fukushima, et même, de graves conséquences ne peuvent être exclues. Mais en tout cas, les faits doivent être examinés en tenant compte de tous les facteurs et sans céder à l'hystérie idéologique. Quelques mots, cependant, sur les décisions à prendre dans la politique énergétique de notre pays. Si l'énergie nucléaire comporte des risques, ce n'est pas que les autres voies en soient réellement exemptes. Aujourd'hui, nous dépendons surtout des combustibles fossiles, principalement le pétrole et le gaz, et de cette dépendance nous cherchons justement à nous libérer, au moins en partie parce que, quoi qu'il en soit, pour les prochaines années, ces combustibles fossiles continueront à se tailler la part du lion dans tous les pays développés. Nous savons que le pétrole est polluant, mais il n'y a pas que cela: nous savons aussi que tous les combustibles fossiles, tôt ou tard, sont destinés à s'épuiser et donc, en prenant cette direction, les coûts auront tendance à augmenter. En outre, la dépendance au pétrole et au gaz signifie la dépendance envers des pays dont la fiabilité est à haut risque. […] En dehors de ces sources, il y a le nucléaire, et les sources renouvelables. Ces dernières n'ont certainement pas le potentiel pour satisfaire la demande nationale, et surtout, elles sont très coûteuses, comme le montre le dernier rapport de l'Autorité de l'énergie. Bien qu'il soit important de poursuivre les travaux de recherche sur ces sources et d'en améliorer le rendement, l'énergie nucléaire reste une alternative pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Avec toute la prudence nécessaire, bien sûr. Mais arrêter le développement de cette source revient à se condamner à des scénarios bien pires que le risque potentiel d'accident nucléaire."

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19 commentaires

  1. On ne peut pas reprocher aux écolos de réagir par rapport à Fukushima, le seul point vraiment fédérateur chez les écologistes est l’anti nucléarisme. Et on ne va pas leur reprocher de faire de la politique.
    Ensuite ce qui se passe à Fukushima est extrêmement grave que l’on soit pro ou anti nucléaire… Si ce monsieur veut aller se promener là bas pour le constater…
    Par ailleurs le nucléaire français est lui aussi vulnérable. Pas tant aux séismes… mais au terrorisme. Et il y a un précédent, certes pas nucléaire, mais pas anodin… AZF.
    Enfin est ce que la vraie réponse n’est pas de l’ordre d’une certaine ascèse, d’une humilité, d’une domination de la nature qui ne soit pas tyrannie ? D’une écologie intégrale ? A quoi sert l’énergie ? A des choses vitales, mais aussi à beaucoup de vaine dispersion, d’agitation désespérée, de vains divertissement… A gagner du temps mais pour en faire quoi ? Il faut vivre avec son temps ? Non, il faut vivre avec L’Eternel. (Falk van gaver écrit de bonnes choses sur ce sujet)

  2. […]

  3. On ne peut pas reprocher aux écolos de réagir par rapport à Fukushima,
    SI ! comme l’a fait remarquer Ségolène qui là a été vraiment royale, les écolos et autres ou assimilés … ont été indécents !…
    Pour info, lu sur le site de la CEF :
    ” Confions cette population digne et courageuse à Notre-Dame de Nagasaki, dont la statue de bois fut miraculeusement préservée du péril nucléaire, en 1945. La Mère des Douleurs porte l’Archipel. Puissent les débats nécessaires sur le nucléaire être décents et éclairés, et non récupérateurs ! ”
    http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/les-1000-signes-du-porte-parole/notre-dame-de-nagasaki-priez-pour-nous–11415.html

  4. @Loa
    Revenez sur terre! Sans le nucléaire civil, la France est immédiatement ruinée, fichue et c’est la guerre civile, sans le nucléaire (civil) mondial, c’est la guerre mondiale pour le pétrole.
    La guerre, aussi, c’est dangereux!

  5. Il n’y a pas de risques zéro. Combien de morts par an en voitures? alors, devons-nous les supprimer?

  6. Pour les morts en voitures, notre honorable président y songe : en gros, supprimer les automobilistes.

  7. A Exupery… C’est marrant comme la soif d’en découdre vous empêche d’écouter… Ai je écrit qq part que j’étais contre le nucléaire ? Je ne me susi pas prononcé, et même, je n’ai pas un avis sur tout… Je ne suis pas sur d’ailleurs qu’il faille trancher si nettement. C’est notre rapport aux ressources naturelles et à l’énergie qu’il faut repenser… Un peu de métaphysiques sur des considérations physiques…

  8. Il n’est pas inutile de lire cet article:
    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23738

  9. Les antinucléaires (sauf quelques sincères et avec une logique globale) ont une attitude très politiques. Ce sont les mêmes qui ne s’indignent pas de la pollution de l’eau par les urines des femmes à qui on voudrait faire prendre la pilule de la puberté à la ménopause. Ce sont les mêmes qui trouvent qu’il y a trop d’habitants sur la terre et qu’il faut taxer les familles à trois enfants. Ils sont bien muets aussi quand on parle de manipulation génétique…
    Ils ne parlent jamais non plus de la pollution de certains métaux rares utilisés dans l’industrie moderne (notamment panneaux solaires) que l’on sait encore moins traité que le nucléaire…
    Alors pas d’hypocrisie.

  10. Le choix japonais n’est pas idéologique mais simplement économique : il ne peut se payer du pétrole à 20 dollars et encore moins à 100.
    Des centrales sur des failles sismiques est comme un suicide collectif.
    Les américains ont laissé faire, ils ont founis les armes alors de destruction massives dans ces conditions.
    L’angle économique, est toujours nettement plus éclairant.

  11. Il y a tout lieu de méditer sur le sujet bien avant que de s’étriper.
    Il est bien évident que loin d’être anodin ce qui ce passe chez nos amis Japonais nous invite plus que jamais à reconsidérer la place de l’homme dans l’insuffisance de réflexion ajustée en ce cas précis de réalisation technique qui a , qu’on le veuille ou non, conduit à un tel désastre, quand bien même on peut comprendre que le problème de la disposition d’énergie n’est simple pour aucun pays , même pour ceux qui disposent naturellement de sources d’énergie.
    De tsunami maritime chez les autres au tsunami anthropologique chez nous, par le fait d’apprentis sorciers procédant, semble-t-il d’un même aveuglement pour une science dénuée de conscience ou à tout le moins de parfaite lucidité propice à l’humanité, “ce siècle appelle – en effet- au secours.”
    Et si c’est le fait des écologistes de le dire, on ne saurait leur reprocher quand bien même on peut percevoir, en effet, un opportunisme empressé, peu glorieux chez certains.
    Ne pourrait-on pas conclure aujourd’hui en rectifiant Rousseau:
    ” lorsque l’homme , par chance, naît librement , partout il se mets dans les fers”.

  12. oups la vilaine faute !sorry my God!

  13. je ne suis pas écolo, mais pour autant on sait bien que le lobby nucléaire est plus que puissant, et comme je l’ai déjà dit dans un autre post, notre pays, je dis bien notre pays pourrait très bien vivre sans ces bombes sous nos pieds. Mais au lieu de s’embarquer dans le tout nucléaire qui rapporte , bcp d’argent à un tout petit nombre, on aurait pu réfléchir à bien d’autres choses moins dangereuses, pour nous et les générations future et déjà si on gaspillait moins, on aurait besoin de moins d’énergie

  14. J’ai eu affaire aux écolos du NPA qui manifestaient devant la mairie – une vingtaine.
    – moi : que proposez-vous ?
    – Npa : sortir du nucléaire!
    – moi : mais encore ?
    – Npa : sortir du nucléaire!
    En plus sur un ton hargneux, voire menaçant.
    J’oubliais, faut virer les capitalistes…

  15. Profiter de la misère et du désarroi de toute une population pour se redorer le blason me semble être de la dernière goujaterie.

  16. Les écolos sont loin d’être crédibles, malgré tout le cinéma fait par un certain aveyronnais à moustaches, trotskiste genre “larvatus prodéo”, vert en apparence mais très rouge en réalité.
    L’écologie (l’empire écologique , comme le dit et écrit Pascal Bernardin) sert de strapontin aux communistes habiles, suivis de leurs chers idiots utiles trop crédules.

  17. Le nucléaire, en tant que tel n’est pas un problème. Ce qui pose problème, c’est la façon dont on l’utilise et en particulier les mesures de sauvegarde, de sécurité, de maintenance (point très important et trop souvent négligé, pas seulement dans le nucléaire).
    Mais lorsque le profit financier prend le dessus, alors là, attention. Cela peut vite devenir dangereux.
    Sans tomber dans le socialisme, il est malgré tout des domaines où le pouvoir politique doit être en mesure d’exercer un contrôle, voire d’en avoir la maîtrise totale. Le nucléaire fait peut-être partie de ces domaines.
    Quand au écolos, quand ce n’est pas le dérèglement climatique, c’est la voiture ou le nucléaire. Alors qu’on leurs vendent des bougies et surtout plus d’électricité chez eux !

  18. Je suis anti écolo mais c’est évident pour moi que toute l’industrie nucléaire est anti chrétienne ! Un catholique ne peut entrer dans cette logique sans risquer de perdre son âme. Relisez la fulgurante intelligence de Thomas Merton, Bénédictin Américain : “La rereur ou la Paix” Ce livre d’il y a 50 ans n’a pas perdu une ride !

  19. @ Jean de Bon-Sens
    Si vous étiez catholique, vous seriez écolo : l’Église a toujours été pionnière en la matière (cf. un article récent du SB citant notre Saint Père à ce sujet).
    D’autre part, aujourd’hui encore, le nucléaire est clairement la voie la plus écologique en matière d’approvisionnement en énergie.
    http://www.manicore.com/documentation/articles/idee_nucleaire.html
    La vision « anti-capitaliste » ou bien « écolo (sens actuel » est simplement un raccourci au niveau mondial pour la Révolution… Ne tombez pas dans le panneau du Malin qui ne se présente jamais sous son nom pour diffuser son venin…

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