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Pays : Etats-Unis / Pays : Israël

Gaza : la proposition de Donald Trump arrange beaucoup de monde

Gaza : la proposition de Donald Trump arrange beaucoup de monde

Lu dans la lettre hebdomadaire de la revue de géopolitique Conflits :

La diplomatie façon Trump vient de prendre tout le monde de court. Sa dernière proposition de déplacer les Gazaouis et de faire de la bande de Gaza une Côte d’Azur du Moyen-Orient a suscité une vive réaction.

Le sujet des Gazaouis gêne tout le monde, surtout les pays arabes qui leur rappellent pourtant sans arrêt leur « indéfectible soutien ». Mais ils craignent tous – surtout les voisins – la bombe démographique plus ou moins à retardement de Gaza. En 1950, ils étaient 200 000. Aujourd’hui ils sont 2 millions (+ 1 000% en 70 ans) pour 45 km2. La situation n’est pas tenable et que D. Trump aborde le sujet arrange beaucoup de monde.

Outre l’alimentation de la guerre, l’explosion démographique pourrait provoquer une marche du retour de centaines de milliers de femmes et d’enfants (avec parmi eux des combattants) qu’Israël serait incapable de repousser. Mais ils peuvent aussi partir à l’est, en Jordanie, ou au sud, en Égypte. Et ces deux pays redoutent l’arrivée de Gazaouis pétris d’idées du Hamas qui renverseraient leur fragile stabilité.

L’Égypte a déjà fait l’expérience des Frères musulmans, dont le Hamas est une émanation. Ils sont arrivés au pouvoir (2012-2013) avec les Printemps arabes puis ont été rejetés par la rue après un virage autoritaire et des résultats économiques catastrophiques. Pour rien au monde les Égyptiens ne voudraient les revoir.

Mais pour Fabrice Balanche, l’un des meilleurs spécialistes du Moyen-Orient, on ne peut exclure l’hypothèse égyptienne. Le clan d’al-Sissi tire des profits considérables de l’économie clandestine dans le Sinaï. Les passages d’hommes et de matériels entre Gaza et l’Égypte alimentent un circuit court entre les tribus locales et le gouvernement. L’Égypte est en crise économique ; il faut faire rentrer de l’argent.

« Le Caire pourrait accepter d’accueillir une partie des Palestiniens, pense-t-il. Sûrement pas dans le Sinaï, au risque de déclencher une guerre avec Israël, mais peut-être pour les installer à l’ouest, à El-Alamein. Le gouvernement égyptien ne refuserait pas de capter les fonds américains. Alors bien sûr il faudrait tout construire, mais les Égyptiens sont des bétonneurs, ça ne leur fait pas peur. »

La cause palestinienne, et surtout gazaouie, ne rassemble plus personne au Moyen-Orient. Alors que la plupart des pays sont ruinés par des décennies de conflit, la priorité est de se nourrir puis de se reconstruire. Il n’y a guère plus qu’en Occident qu’on s’en soucie. Provocateurs, les Israéliens ont proposé d’envoyer des Gazaouis en Espagne et Irlande, ce que l’UE ne pourra refuser au nom du droit des réfugiés… Les Européens ferment toute porte à la discussion.

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