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Après 19 mois de guerre et plus de 50 000 morts, Israël n’est toujours pas parvenu à ses buts de guerres, dont l’objectif était de libérer les otages et de détruire le Hamas. Le cabinet de sécurité a donc décidé un changement de stratégie avec l’opération « Chariots de Gédéon ». Ce nom fait référence à Gédéon, personnage biblique du Livre des Juges, célèbre pour avoir vaincu une tribu arabe nomade bien plus nombreuse avec seulement 300 soldats. Après l’échec des bombardements intensifs doublés de raids, Israël opte pour une occupation durable de Gaza.
Présentée comme une « phase finale » par Benjamin Netanyahou, l’opération vise à occuper durablement le territoire et à en expulser les deux millions de Gazaouis vers une « zone stérile » au sud, près de la frontière égyptienne, après un filtrage de chaque arrivant. Ceci en vue de provoquer une migration, en Égypte, en Europe et en Amérique latine. Selon le droit d’asile pratiqué en France, près de 6 millions de Palestiniens sont éligibles à l’accueil (Gaza et Cisjordanie). Israël prévoit aussi un retour progressif dans des zones intégralement quadrillées par Tsahal, après un certain temps.
Des ONG américaines privées, en lien avec Washington, géreront l’aide humanitaire, ce que les Nations unies refusent, dénonçant l’instrumentalisation de l’aide.
La communauté internationale réagit avec inquiétude. L’ONU, l’UE et plusieurs gouvernements occidentaux condamnent le projet. Le Canada, la France et le Royaume-Uni menacent de sanctions. Les accusations de nettoyage ethniques sont murmurées. Des discussions sont en cours pour revoir l’accord d’association UE-Israël.
En Israël, l’opération creuse les divisions. De nombreux réservistes refusent de se présenter, épuisés par la durée du conflit. Des figures politiques critiquent la stratégie, prédisant un isolement diplomatique et moral croissant.
Surtout, « Chariots de Gédéon » relègue au second plan le sort des otages, dont une cinquantaine seraient encore détenus. L’INSS, think tank israélien, alerte : l’offensive pourrait aggraver leur sort et affaiblir la cohésion militaire.
Face à la pression internationale et soucieuse de sa politique arabe, la Maison-Blanche tempère son soutien traditionnel. Le fossé entre Donald Trump et Netanyahou se creuse, même si l’administration américaine continue de rejeter sur le Hamas la responsabilité de l’échec des négociations.