Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a réclamé vendredi dans un entretien télévisé, davantage de «clarté» et de «courage» dans la position du Hezbollah à l’égard de la résolution 1701 du Conseil de sécurité :
"Ce qui se passe à l’heure actuelle n’encourage personne à reconstruire sa maison, parce que tout le monde craint qu’il n’y ait de nouvelles destructions dans un mois ou deux ou dans un an ou deux. Il faut maintenant davantage de clarté et de courage pour que la stabilité revienne comme le veulent les Libanais".
Interrogé sur la décision du Conseil des ministres de s’abstenir de déployer la Finul sur la frontière libano-syrienne, Geagea a estimé que cette décision était «naturelle» :
"C’est au ministère de la Défense de décider en fonction de ses besoins et ce dont il a besoin à l’heure actuelle, c’est d’une assistance technique. L’essentiel est que les ordres soient clairs pour contrôler les frontières de manière totale. Le statu quo d’avant le 12 juillet doit être modifié. Il est du droit du peuple libanais de jouir de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté et tout cela ne pourrait se produire si les frontières ne sont pas bien contrôlées".
À la question de savoir si ce contrôle devrait englober les armes destinées au Hezbollah, à côté de celles destinées aux Palestiniens, le chef des FL a répondu :
"La résolution 1701 est très claire à ce propos. Elle englobe les armes qui étaient envoyées aux organisations palestiniennes, aux alliés de la Syrie et aussi au Hezbollah."
Répliquant aux dernières déclarations du président syrien Bachar el-Assad, qui a considéré que le déploiement de forces internationales sur la frontière libano-syrienne constituerait un acte d’hostilité de la part du Liban, Geagea a souligné que «c’est le régime syrien qui fait preuve d’hostilité de façon répétée» à l’égard du Liban.
"Sans ce comportement syrien, on n’aurait pas eu besoin de contrôler les frontières. Ce besoin a été créé par le fait que la frontière est utilisée pour faire introduire des armes illégalement et de façon inacceptable. C’est pourquoi les propos du président syrien sont déplacés. [Le refus des Syriens est] motivé par deux raisons : la première est qu’ils ne veulent pas que les frontières soient sous contrôle afin que le Liban demeure un théâtre de conflits et la seconde et la plus importante est que la présence de forces internationales donnerait aux frontières libano-syriennes un caractère officiel, et cela les Syriens n’en veulent pas depuis longtemps".