« L’idéologie du gender et la « santé reproductive ». Aspects doctrinaux et pastoraux » : telle est la conférence donnée hier au Vatican par Monseigneur Anatrella, prêtre et psychanalyste, spécialiste en psychiatrie sociale, dans le cadre d'une rencontre d'évêques responsables de la Pastorale du monde de la santé de différents pays, invités pour une journée de réflexion par le Conseil pontifical ad hoc.
Une conférence à lire sur Zenit. Extrait de la conclusion :
"1. Si les études du gender ont eu le mérite de mettre en lumière des inégalités et des injustices sociales à l’égard des femmes, très vite ces études sociologiques se sont transformées en mouvement idéologique et de combat entre les hommes et les femmes. La lutte des classes a été transformée en lutte des sexes en affirmant que les femmes devaient non seulement s’émanciper des hommes, mais également chercher leur propre autonomie en dehors de la vie conjugale et familiale. Or la relation entre hommes et femmes ne peut pas être basée sur un conflit de pouvoir mais sur l’égalité, leur interdépendance et sur leur complémentarité.
2. Pour mieux souligner l’autonomie des femmes, les théoriciens du gender ont voulu les libérer de leur vocation d’épouse et de mère en neutralisant la maternité grâce à la contraception et à l’avortement. En séparant l’expression sexuelle des époux de la procréation, on fait perdre aux hommes et aux femmes le caractère unitif qui nourrit et renforce le lien conjugal et parfois procréatif de leur sexualité conjugale, et leur capacité à se projeter dans l’avenir. Une société qui déconsidère le sens de l’enfant, finit par perdre le sens de son histoire. Elle devient individualiste, s’enferme dans la magnificence de l’enfant-roi et transforme l’acte sexuel en un geste ludique à la recherche de son propre plaisir égocentrique.
3. La notion de santé reproductive est venue masquer les dérives de la sexualité humaine, la précarité familiale à la suite des divorces et le harcèlement des organismes Onusiens et des ONGs à définir, auprès des jeunes, la sexualité en termes de contraception, d’avortement et de libéralité des pratiques seulement protégées par des moyens techniques sans aucun discernement rationnel de ce qu’il convient de faire.
En excluant la procréation de la sexualité, la société prépare des jeunes à l’irresponsabilité de leur geste et de leur comportement sexuel. La mutilation du sens de la sexualité dans sa double dimension, unitive et procréative, ne favorise pas toujours la mentalisation de la relation de couple qui débouche sur la difficulté à faire couple ensemble et à savoir en franchir toutes les étapes, voire les crises pour se développer. Faute d’une réelle mentalisation de la relation de couple, la situation s’altère au point de régler les difficultés psychiques du couple sur le mode de la séparation et de la rupture dans le divorce. Bien entendu, l’Église a toujours reconnu la nécessaire limitation des naissances, mais en usant de moyens moralement licites qui respectent la dignité de la personne et la sexualité humaine comme lieu de communion dans le don de soi au sein de la relation matrimoniale.4. Le concept de santé reproductive ne doit pas être utilisé comme tel. Il nécessite une analyse critique et une remise en question, comme nous l’avons montré dans cet exposé, au regard de ce qu’il implique. C’est pourquoi, nous préférons parler de santé de la famille, au même titre qu’il y a un Livret de famille, qui inclut le père, la mère et les enfants. La famille est un bien commun de l’humanité qui repose sur l’union matrimoniale d’un homme et d’une femme car ils sont les seuls à être dans la logique de l’altérité et donc de l’amour et du couple générationnel. Il représente la cellule de base de la société et le lieu par excellence de la socialisation des enfants. En soutenant la santé familiale, c’est l’ensemble du lien social qui se trouve conforté et ouvert vers le partage de la vie et de l’avenir."