Le Conseil d’Etat rendu hier 29 décembre sa décision à propos de la circulaire de l’Education nationale du 29 septembre 2021, dite circulaire Blanquer, qui donne la consigne aux établissements scolaires de mettre en œuvre la transition sociale demandée par les élèves s’identifiant « transgenres », autrement dit d’utiliser les prénoms choisis par les élèves et de les identifier dans le sexe qu’ils revendiquent.
Le Conseil d’État a rejeté le recours des Juristes pour l’enfance et celui de SOS éducation : la haute juridiction a raté une opportunité unique, celle de demander au Ministère de l’Education nationale de reprendre sa copie pour tenir compte des données observées durant les deux dernières années : absence de neutralité de la transition sociale, enfants ou adolescents demandeurs présentant pour la plupart des troubles psy ou neurodéveloppementaux, force des réseaux sociaux, conséquences pour tous de la transition sociale (équité sportive, sécurité des espaces intimes, injonction de nier le réel au profit du ressenti de certains), etc.
Le Conseil d’Etat s’était pourtant vu communiquer en délibéré les très récentes recommandations du Ministère de l’Education britannique qui appelle écoles et collèges d’Angleterre à la plus grande prudence lorsqu’un élève demande une “transition sociale”. Le Conseil d’Etat s’est refusé à dire un mot de ces recommandations, tout comme il s’est refusé à répondre aux arguments, se contentant d’affirmations péremptoires comme “la circulaire ne méconnaît pas le principe de neutralité des services publics”.
Un point positif à relever cependant : le Conseil d’État dit clairement que la circulaire ne fait que recommander (ou préconiser) aux personnels de l’Education nationale l’utilisation des prénoms choisis par les élèves et, s’agissant des espaces d’intimité, qu’elle « se borne à identifier différentes options ». C’est une petite victoire face à la pression des militants qui faisaient passer cette circulaire pour “obligatoire” : la décision rend une certaine marge de manoeuvre aux personnels de l’éducation nationale même s’il leur sera encore difficile de faire face à la pression sociale et médiatique et d’agir en conscience pour le bien de leurs élèves.