Comme Luc Chatel ne se privera pas de ne pas répondre aux questions parlementaires avant la rentrée, puisque, selon la coutume parlementaire, une question écrite ne l'oblige à répondre que dans un délai de… deux mois, Véronique Besse, député MPF, a souhaité plutôt lui adresser un courrier personnel afin de le mettre devant ses responsabilité :
"Permettez-moi de vous alerter au nom des nombreux parents d'élèves et enseignants qui m'ont fait part de leur plus vive inquiétude concernant le contenu des manuels scolaires de « Sciences de la Vie et de la Terre » des classes de premières ES et L pour la rentrée prochaine. Ces manuels diffusent des pages complètes sur la « théorie du genre », selon laquelle la différence entre l'homme et la femme, comme le souligne le chapitre 9 du manuel Hachette dans un titre tout à fait explicite, relève d'une « construction sociale », sans lien avec le sexe biologique.
Cette approche totalement idéologique de la science est en parfaite opposition avec la rigueur et l’examen du réel qu’imposent les matières scientifiques. L’enseignement de la « théorie du genre » constitue en effet un non-sens dans des études de biologie dont l'objectif est d’analyser les faits de la nature et non de les nier. De fait, la dissociation entre l'identité sexuelle et l'orientation sexuelle, de même que la négation du caractère masculin ou féminin de la personne, ne reposent sur aucun fondement scientifique. Ceci est d'autant plus incongru que les études de biologie ont entre autres pour mission d'enseigner aux élèves la complémentarité naturelle et biologique des sexes à travers la reproduction.
La présence de la « théorie du genre » dans les manuels Hachette, Bordas, Hatier et Belin est d’autant plus grave qu’elle constitue un parti pris qui sera sans nul doute considéré comme la position officielle de l’Education nationale et du Gouvernement. Il est indéniable qu’en se faisant le porte-voix de telles approches idéologiques, sociologiquement minoritaires et hautement contestables, ces programmes remettent en cause la rigueur intellectuelle, la crédibilité et la qualité de l'enseignement dispensé. L'enseignement de la « théorie du genre » va également à l'encontre du principe fondamental de la liberté de conscience des enseignants, des élèves et de leurs familles. Ce faisant, l’Education nationale bafoue sa mission première et son devoir de neutralité en s’immisçant dans les consciences individuelles et dans la sphère familiale. C'est pourquoi, au nom des milliers de familles et d'enseignants atteints dans leur liberté de conscience et dans l'intérêt même des élèves, il est urgent que votre ministère puisse rapidement s'assurer que la « théorie du genre » ne figurera pas dans les programmes et les manuels scolaires à la rentrée prochaine."