La politicaillerie avant le bien commun… Extraits d’un entretien de Gérard Collomb dans Le Point :
« La Commission européenne avait lancé l’idée de « centres contrôlés » pour accueillir les migrants. Peu après, les chefs d’État, réunis spécialement pour traiter les problèmes migratoires, reprennent ce projet, Emmanuel Macron s’y montrant l’un des plus favorables. (…) Emmanuel Macron propose alors (en 2018) d’ouvrir un tel centre soit à Toulon, soit à Marseille, et il demande au préfet de l’époque, Pierre Dartout, d’y travailler. Je suis alors ministre de l’Intérieur, et je suis à fond contre ce projet. »
« Toutes mes équipes me démontrent, en effet, que compte tenu des législations françaises et européennes, si l’on accueille des migrants dans ce type de centre, on ne pourra pas les faire repartir, et que l’on se retrouvera dans la même situation que l’Italie, Malte, la Grèce, qui sont des pays de premières entrées.
(…) Emmanuel Macron insiste. Or, le 1er octobre 2018, je me rends à Marseille pour commémorer la mort des deux jeunes filles, Laura et Maurane, assassinées un an auparavant à la gare Saint-Charles. Le préfet s’inquiète sur ce que peut être la réaction des parents.
(…) Je pense alors : « Je ne veux plus que cela se reproduise. » Et si je laisse se réaliser l’installation de ce centre de contrôle, je me sentirai plus tard responsable des actes qui pourraient entraîner la mort de personnes. C’est pourquoi, deux jours plus tard, je décide de démissionner. Et immédiatement après, j’envoie un texto au père de l’une des jeunes victimes pour lui dire que c’est en pensant à sa fille que j’ai pris cette décision. »
Pourquoi n’avez-vous jamais parlé avant aujourd’hui des circonstances réelles de votre démission ?
« Je ne comptais jamais le faire. Si j’avais dit cela à l’époque, j’aurais gravement nui à Emmanuel Macron. Si je m’étais exprimé avant la présidentielle, mon intervention aurait pu inverser le résultat de cette élection, et Marine Le Pen être élue. C’est pourquoi je me suis tu. »
Pourquoi alors parler maintenant ?
« (…) Je pensais que la question était réglée. On avait refusé d’accueillir L’Aquarius en 2018, Emmanuel Macron avait fait alors montre de fermeté et le sujet des « centres contrôlés » me semblait appartenir au passé. En accueillant maintenant l’Ocean Viking, on ouvre une nouvelle brèche, créant un précédent. Pour moi, cela ne peut qu’encourager les réseaux de passeurs pour qui les migrants sont une source de gains considérables – les chiffres varient de 7 à 30 milliards d’euros au niveau mondial. Dans le cas de l’Ocean Viking, on s’aperçoit que ce sont ces réseaux qui ont amené les migrants jusqu’en Libye, et qu’en aval ceux qui veulent atteindre l’Angleterre par exemple seront repris en main par ces mêmes réseaux avec la conséquence que l’on a connue cet été, où un nombre impressionnant de migrants se sont noyés dans la Manche. On peut être ému par tous ces cas individuellement, mais à ne s’en tenir qu’à une réaction de sensibilité, on renforce plus le problème qu’on ne le résout, en créant un appel d’air. »
France Fougère
Le Viking, chez les Vikings, les Suédois douillettement installés dans leur confort égoïste, eux qui sont restés en dehors de la Seconde guerre mondiale.
Collapsus
Quel aveu pitoyable ! Comme le dit votre prologue, où est donc le bien commun ? On appelle ça la reconnaissance du ventre et non un comportement d’homme d’État en charge des intérêts de la Cité. Ce petit bonhomme est tellement pollué intellectuellement et moralement qu’il ne se rend pas compte de l’énormité de son propos. À quoi donc sa démission a-t-elle servi ? La macronie dans toute sa splendeur.
Meltoisan
Permettez-moi de compléter votre texte : La macronie, le hollandisme et le sarkozisme dans toute leur splendeur. Et il y en a qui, parce qu’ils sont jusqu’à présent passés entre les gouttes, en redemandent.
A.MOR
Le bien commun, l’intérêt de la France ?
Ariel Sharon avait comme projet de bombarder la Libye, Sarkozy le fit faire à la France.
Alors si aujourd’hui la Lybie déverse des milliers de migrants sur le sud de l’Europe, c’est une réponse sans aucun doute.
Le problème est bien plus grave et profond que les propos d’un ancien ministre qui voudrait que l’arbre cache la forêt.
F. JACQUEL
L’obsession pathologique de la lutte contre “l’extrême-droite”, constaté depuis des années chez nos dirigeants, relève de la psychiatrie lourde.
Doit-on construire des hôpitaux psychiatriques de grande capacité d’accueil pour les interner et les soigner ?
Reine Tak
Qui se ressemble s’assemble nous dit le proverbe. Tous les minables se sont cooptés pour prendre en mains les rênes de la France et la conduire à sa perte et aussi pour bénéficier de privilèges et se remplir les poches au passage. Et les rares qui avouent leurs erreurs ou leurs faiblesses ne le font que lorsqu’ils ne sont plus aux responsabilités.
Meltoisan
En gros, Gérard Collomb n’a rien dit pour protéger Macron et par peur de voir Marine Le Pen élu. On voit le résultat aujourd’hui de ce manque de courage.
Alors, si c’est la guerre civile, on fait quoi ? On se tait et on démissionne ?