" Le découpage par zones géographiques ne repose sur aucune cohérence. Cette organisation est contraire à l'esprit de l'élection. Les députés au Parlement européen représentent leur Etat et non pas leur région ou leur circonscription européenne (…) Déjà peu motivés par l'enjeu européen, les électeurs ne sont pas mobilisés par un découpage électoral déconnecté de la réalité des territoires. Une des conséquences est l'augmentation croissante de l'abstention (…) Pour favoriser une meilleure lecture des citoyens et pour rétablir un enjeu politique clair qui ne peut être que national, il faut modifier le mode de scrutin qui doit reposer sur une circonscription nationale"
Denis Merlin
C’est évident et même cela entache le scrutin du 07 juin d’une irrégularité de fond (atteinte à l’égalité des suffrages). Les lois doivent avoir des motifs avouables sinon ce ne sont pas des lois.
Jean
Malheureusement non : les députés “européens” représentent les peuples au sens où l’entend l’Europe, et non les Etats. D’où le fait qu’un citoyen européen puisse voter ou se présenter dans n’importe lequel des 27 pays membres. Il ne représente donc même pas un peuple national mais une espèce de peuple européen.
Ce sont les ministres (Conseil des ministres) et les chefs d’Etats et de Gouvernements (Conseil européen) qui représentent (théoriquement) les Etats.
Berg
M. Bourdouleix a une vision un peu idyllique du député européen. Il écrit que ces députés “représentent leur Etat”… C’était vrai en 1979, celà ne l’est plus aujourd’hui ! En effet, la titulature actuelle est “député européen élu en France”. Il n’est même plus besoin d’être français pour être élu en France !!! (le Cohn Bandit, par exemple, n’a pas la nationalité française).
L. Chéron
Ajoutons que le scrutin de liste nationale serait aussi le plus conforme au principe représentatif démocratique dans le cas des élections législatives (c’était celui pratiqué en Allemagne au temps de la République de Weimar). Un député représente le peuple tout entier, et non seulement une circonscription dont il est élu. Il n’est pas un élu local, tel un conseiller général ou municipal.
Le scrutin de circonscription (au début à plusieurs degrés, comme la tradition en est restée pour l’élection présidentielle américaine) s’est imposé aux époques où les moyens de communication lents et limités impliquaient des élections par délégation, ou bien parce qu’on tenait justement à limiter en principe la représentativité des élus : ainsi, sous la Restauration, la Charte ne leur donnait-elle explicitement que le titre de “députés des départements” (et non “de la nation”).
Olivier Arcachon
Il est naïf ou il le fait exprès ? Le mode de scrutin actuel n’a rien à voir avec l’esprit de l’élection mais est bien évidemment une recherche d’efficacité pour les gros partis.
Et ça marche, sur 72 sièges à pourvoir, 68 sont répartis entre 4 partis : UMP MODEM VERTS PS.
D’ailleurs il devrait être content : le CNI n’est-il pas un des partis qui compose l’UMP ? (comme le FRS)
[Contrairement au FRS, le CNI a repris son “indépendance” vis-à-vis de l’UMP. Indépendance de façade malheureusement car ils dépendent électoralement de l’UMP qui ne présente pas de candidat face à eux (2 députés), un peu comme le MPF
PC]
Soutenons le Pape
Je vois dans la réaction de M. Bourdouleix la bonne vieille interprétation habituelle : “si les Européens ont voté contre/n’ont pas voté, c’est parce qu’ils n’ont pas compris, on ne leur a pas bien expliqué”.
Mais si, Monsieur, on a très bien compris. L’UE a été fondée dans le but de constituer un Etat fédéral européen. C’était le but de Jean Monnet et consorts, qui ont opté pour la “méthode des petits pas” après s’être pris une veste en l’ayant annoncé un peu trop brutalement (certifié DIUE St-Cyr — droit des institutions de l’UE).
Justement, Monsieur, les Européens ne votent pas parce qu’ils ne veulent pas tremper dans cette mascarade qui consiste à leur faire croire qu’ils constituent une “nation européenne”.
Il y a un continent européen. Il y a des peuples européens. Il y a une histoire et un fond culturel et religieux à peu près commun. Tout cela ne fait pas de nous “une nation”.
Quand allez-vous arrêter de prendre vos compatriotes et vos — je ne sais pas comment on dit pour la “nation” européenne — pour des crétins décérébrés ?
Signé : une ex-fédéraliste qui s’est enfin décidé à redescendre sur terre
Sancenay
l’explication est aussi mince que les résultats du CNI en terme de défense de l’humanité dans sa longue collaboration de fait avec le système.
André DUHAMEL
Sur le CNI, j’y ai adhéré en 1966, mais son problème est qu’il est impossible de se faire élire sur son étiquette.
A l’époque j’avais été vice président de Jeunes Indépendants avec JC Gaudin. Qui a quitté pour se faire élire.
En 1995 j’ai été élu Maire divers droites d’une commune de 11000 habitant (Var)allié au Parti Républicain devenu DL. Madelin aurait du reprendre la tête du CNI, mais comme les autres il était tenu par l’UMP, tout comme mon ami Ch Vaneste que j’ai bien connu lorsque nous étions étudiants et qui avait rejoint les Jeunes Indépendants.
Sur le sujet je suis favorable à un retour vars une circonscription unique nationale.
Denis Merlin
A plus forte raison si les députés ne représentent pas leur Etat, il faut un scrutin avec une seule circonscription européenne.
Sinon, je suggère de constituer soixante-quinze circonscriptions en France, comme ça avec le scrutin “proportionnel”, il n’y aura aucun élu qui ne soit pas d’un grand parti et même avec un peu de chance il n’y aura que des UMP. Ce raisonnement par l’absurde démontre toutefois que c’est bien pour fausser le scrutin que sont institués des circonscriptions qui n’ont aucune raison d’être avouable.