Lu sur le blog de la CFCT Métallurgie des Yvelines :
Eliette Abécassis, écrivain bien connu pour ses romans philosophiques et historiques (Qumran, etc…), nous dresse en langage clair (elle est prof) et profond (de philosophie) un panorama quasi exhaustif (elle est normalienne) des questions soulevées par la GPA dans un livre « bébés à vendre« .
Dans ce livre on y voit toute une panoplie d’interférence entre les pratiques commerciales et la « gestation pour autrui » : impositions de conception, traçabilité, magasin des rebuts (rehoming), service après-ventre, pièces de rechange, défaillance du client commanditaire, défaillance du fabriquant. Sans compter la volonté propre du « produit » qui n’en n’est pas un.
Eliette Abécassis nous parle également des mots qui changent de sens (glissements sémantiques) pour faire passer la pilule :
1/ le mot « gestation » étant réservé aux animaux – pour les humains, on parle de grossesse – le terme facilite la pénétration des esprits car inconsciemment, nous nous rabaissons à l’animal et acceptons plus facilement les « avancées » qui n’en sont pas.
2/ Le terme « Autrui » a une bonne odeur d’altruisme et rend la pratique plus noble. Pourtant, les mères porteuses ne le font jamais par altruisme, mais par besoin d’argent. Et quelle mère ayant porté son enfant ne souffre pas de l’abandonner?
Au total, la GPA, c’est Grossesse Puis Abandon, ou Grossesse Pour de l’Argent. Mais c’est toujours un trafic d’êtres humains : trafic de l’enfant et location de la mère-misère.
Cette question est profondément syndicale : la perversion a commencé dès le XVIIIème siècle lorsqu’on a parlé de contrat social (Rousseau), puis de « marché du travail », comme si le travail humain était une marchandise, décolérée de la personne qui œuvre, prémisses de l’état de schizophrénie fréquemment rencontré dans nos entreprises et facteur de RPS.