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France : Politique en France / Homosexualité : revendication du lobby gay

GPA : Ludovine de La Rochère dénonce le mensonge de Macron lors du débat

Ludovine de La Rochère est interrogée dans Famille chrétienne. Extraits :

Unknown-14"Vous avez appelé à voter contre Emmanuel Macron. Est-ce le rôle d’un mouvement associatif d’entrer dans le jeu politique et de donner de telles consignes, qui plus est dans ce moment tendu ?

Il est vrai que nous sommes dans une période particulièrement délicate. De manière générale, la Manif Pour Tous s’est tenu en retrait des différentes échéances électorales depuis 2013. Nous avons seulement diffusé les verbatim et les éléments de programme des candidats sur les sujets familiaux et sociétaux. Nous avons toujours voulu jouer ce rôle d’apporteurs d’informations. Au moment d’arriver à ce second tour, c’est vrai que nous avons publiquement dit que le programme d’Emmanuel Macron était rigoureusement la suite des projets initiés par François Hollande. Il avalise les conséquences de la loi Taubira, notamment la PMA sans père, qui représente un bouleversement anthropologique sans précédent. La cohérence commandait que l’on dise : « sachez que ! » aux Français qui ont été immensément nombreux à manifester contre ces projets. C’est pourquoi nous l’avons qualifié de « candidat ouvertement anti-famille. »

Comprenez-vous ceux qui s’indignent de votre « soutien » tacite à Marine Le Pen ?

Évidemment, cela suscite l’amalgame et la caricature. On nous reproche de ne pas nous élever contre Marine Le Pen. Mais les éléments du programme du Front national qui peuvent heurter nos concitoyens ne sont pas ceux sur lesquels nous avons une légitimité. De fait, les chrétiens s’interrogent sur la solidarité due à toute personne, y compris d’origine étrangère. Ne souhaitant pas faillir à la charité, les chrétiens se demandent quelle doit être sa traduction en matière de politique publique, au-delà de l’exercice personnel de la charité. Ce sont des questions fondamentales qui sont complexes et difficiles à résoudre. Mais cela n’empêche pas de constater que le programme familial d’Emmanuel Macron est catastrophique. La place de la famille est une clé majeure du débat. Cellule de base de la société, premier lieu de solidarité et refuge des plus vulnérables, à commencer par l’enfant, la famille doit être au cœur des politiques publiques. Elle doit être protégée, choyée, car elle est irremplaçable. Dans ce domaine là, avec Emmanuel Macron, nous sommes face à un François Hollande « bis ». Il ne faut pas nier la souffrance générée par ces bouleversements de civilisation sociétaux. Ceux qui subissent déjà et subiront demain les effets de la PMA sans père et de la GPA, les enfants orphelins et les femmes exploitées, sont des oubliés qu’on ne voit pas.

S’agissant d’Emmanuel Macron, est-on sûr du « pire » ? Que pourrait-il se passer sous son mandat ?

Sur les sujets sociétaux, Emmanuel Macron est la continuité de François Hollande. Au mot-près. Il est favorable à la PMA sans père, et se cache derrière le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE), qui va rendre un avis dans quelques semaines. Sur la GPA, exactement comme François Hollande, il dit qu’il est contre, qu’il ne la légalisera pas, mais il veut l’acter dans les faits ! Il prétend que ces enfants sont apatrides, ce qui est rigoureusement faux. La protection de l’enfant est utilisée pour faire avancer la GPA de fait. Demain, on va nous dire qu’il y a beaucoup de GPA, donc qu’il faut l’encadrer. Et tout comme François Hollande, il risque de s’en prendre à la famille par d’autres biais. Il est par exemple favorable au prélèvement à la source, c’est-à-dire à l’individualisation de l’impôt. C’est une étape qui permettra, demain, de supprimer toute caractéristique familiale dans le traitement de l’impôt, comme le recommande déjà le think-tank progressiste Terra Nova. Il n’y aura plus cette solidarité familiale qui correspond à l’un des engagements du mariage. C’est la marche vers l’individualisation de la société par tous les moyens. 

Lors de son débat face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a défendu la reconnaissance des enfants nés à l’étranger de GPA, en arguant qu’ils n’avaient pas d’identité juridique…

C’est un mensonge éhonté. Ces enfants – et heureusement ! – sont comme tout le monde inscrits à l’état civil de leur pays de naissance. Ce ne sont pas des « fantômes de la République » comme les partisans de la reconnaissance des enfants nés de GPA le disent. Ils ont la nationalité de leur pays de naissance. Et un enfant élevé sur le sol français par des Français acquière la nationalité dans les cinq ans, en vertu de l’article 21-12 du Code civil. Cette reconnaissance des enfants nés de GPA à l’étranger est bidon. Ce n’est qu’un prétexte, pour retirer des freins psychologiques qui auraient dissuadé des Français d’acheter des enfants à l’étranger. Surtout, on nous dit qu’il faut « protéger » l’enfant, mais quelle est la première protection qui lui est dû si ce n’est de ne pas l’arracher à sa mère ? Ce n’est d’ailleurs pas lui qui a des problèmes administratifs, ce sont les adultes, c’est eux que cela dérange… D’autre part, il faut savoir que le véritable enjeu de cet état civil, c’est que les commanditaires des GPA veulent faire disparaître la mère porteuse et obtenir l’inscription d’une filiation bidon. Je constate néanmoins que, grâce à la mobilisation de l’opinion publique ces dernières années et aussi au travail de Sylviane Agacinski, plus personne dans le monde politique n’ose se déclarer ouvertement favorable à la GPA.

Pouvez-vous croire en la bonne foi d’Emmanuel Macron, quand il a encore répété hier soir qu’il était contre la GPA ?

J’invite à regarder de très près ses déclarations sur ce sujet. Dans Le Figaro du 29 avril dernier, il déclare : « J’acte le fait que de grandes démocraties comme les USA ou la Grande-Bretagne ont accepté la GPA, mais il y a aussi des pays où cela se fait sans respecter nos valeurs, dans une sorte d’esclavagisme des femmes. Il est possible d’aboutir à un accord de protection des droits des femmes et des enfants, dans le cadre du droit international privé. » Traduisons-le : il fait la différence entre différentes formes de GPA. Il n’est donc pas opposé au principe même de la GPA. Il l’accepte si elle est encadrée… ce qui signifie, tôt ou tard, légalisée. Il est d’ailleurs bien renseigné, car il y a des discussions en cours à la conférence de La Haye (organisation ayant pour but l’harmonisation du droit international privé, NDLR) pour donner un cadre à la GPA. Je souligne aussi que, dans une « lettre ouverte aux LGBTI » publiée le 16 avril, il dit qu'il s'attaquera «au problème de la GPA très peu payée et subie». Cela signifie qu’il est favorable à la GPA « de luxe » et soi-disant volontaire, comme si une petite fille pouvait rêver de donner ou vendre ses enfants quand elle sera grande, comme s’il y avait des victimes consentantes ! […]"

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