La démographe Michèle Tribalat a été interrogée dans Le Figaro suite à la publication des chiffres de l’Insee sur la natalité en France en 2023 : sur la France entière, 33,6% des naissances étaient issues d’au moins un parent né à l’étranger. Extrait :
[…] le nombre de naissances décline globalement depuis 2010 (-20%), mais plus vite lorsque les deux parents sont nés en France (-27%). Quant aux naissances d’au moins un parent né à l’étranger, elles n’ont que peu baissé sur la période (- 3%). Ce sont les chiffres en France métropolitaine, pour éviter la petite discontinuité d’enregistrement avec l’apparition de Mayotte dans les données France entière en 2014. Donc la proportion de naissances d’au moins un parent né à l’étranger a gagné près de six points depuis 2010 (33,1 % en 2023 en France métropolitaine). Ce déclin global de la natalité est lié principalement au recul de la fécondité. […]
Pour la France métropolitaine, dans 18% des naissances le père est né en Afrique (dont la moitié au Maghreb). C’est 16% lorsque c’est la mère. Viennent ensuite les naissances dont le parent est né en Europe (un peu plus de 4% dans les deux cas).
[…] Jusqu’aux données publiées l’an dernier, les enfants qui naissaient avaient un père et une mère. Celles mises en ligne récemment sur les naissances ont bien encore une mère mais plus de père. Suivant les nouvelles consignes de l’état civil, l’Insee parle alors de second parent qui, dans 0,2% des cas peut être une femme. Cela s’appelle avoir le sens des proportions ! On aimerait donc que l’Insee cesse d’annuler la paternité afin de ne pas déplaire aux âmes sensibles et qu’il distingue les deux catégories de second parent : le père et la deuxième mère dans le cas des unions lesbiennes. […]