Lu sur le blog de Jeanne Smits :
"Mme A, 30 ans, réputée avoir un QI de 53, a déjà eu deux enfants, deux bébés que les services sociaux de sa localité des Midlands lui ont arrachés et donnés à l'adoption au motif qu'elle serait incapable de s'en occuper. Elle s'est ensuite mariée, avec un homme réputé avoir un QI de 65, elle suit des cours et fait, comme son mari, du travail bénévole. Il y a un an, les services sociaux ont estimé que Mme A. était victime de violences de la part de son mari et qu'en outre, il lui interdisait de prendre la pilule contraceptive parce qu'il voulait un enfant : le conseil local (« Council ») a donc décidé de lui imposer une contraception durable contre sa volonté. Et d'entamer une enquête selon les procédures de la « Cour de protection » qui a compétence pour juger des cas de « bien-être personnel » et prendre toute décision à cette fin. Il y a donc eu une série d'interrogatoires au cours desquels Mme A a dû répondre à des juristes, des médecins et des psychiatres pour déterminer son degré de capacité à comprendre quels étaient ses choix par rapport au contrôle des naissances et leurs implications.
L'affaire est finalement venue devant la Cour de protection où le Conseil local a soutenu que Mme A est incapable de comprendre ce qu'entraîne le refus d'utiliser la pilule ou un dispositif intra-utérin, ou de se rendre compte de ce qu'entraîne le fait d'élever un enfant. Heureusement pour elle, son défenseur commis d'office (l'Official Solicitor chargé de défendre les personnes mineures ou incapables) a souligné qu'une telle argumentation conduirait un très grand nombre de femmes n'ayant jamais eu d'enfants à être jugées incapables d'en accueillir. Et le juge Bodey lui a donné raison en soulignant que le fait de laisser la collectivité juger si une femme y comprenait assez aux réalités pratiques de la maternité tournerait vite à « l'approche paternaliste » (ou plus exactement, dictatoriale).
Mais l'affaire ne s'arrête pas là. […]"