Rachida Dati a des problèmes avec l’argent. Le Parquet national financier (PNF) a confirmé vendredi 15 novembre avoir demandé que le ministre de la culture ainsi que l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn soient jugés pour corruption et trafic d’influence.
Lundi, elle était reçue au siège de la conférence des évêques, pour débattre de la gratuité de l’accès à Notre-Dame de Paris, au siège de l’Église catholique à Paris, avenue de Breteuil. L’archevêque de Reims a relancé ce débat en s’appuyant sur «la loi du 9 décembre 1905» qui
«nonobstant la confiscation des biens qu’elle a opérée, est une loi de liberté, garantissant la liberté de culte et ce que nous appelons désormais la liberté religieuse des citoyens».
Par conséquent «les lieux de culte sont affectés au culte exclusivement et intégralement et leur accès est gratuit».
Les églises
«ont toujours été des lieux ouverts à tous, et en premier lieu aux pauvres, aux personnes blessées par la vie, à ceux et celles qui ont besoin de pleurer, de se reprendre, de trouver un refuge. (…) En faire payer l’entrée pour en assurer l’entretien, serait autant de manières de trahir leur vocation originelle. Dans nos sociétés où tout se surveille et où beaucoup de choses sont accessibles du moment que l’on paie, les églises de France, les cathédrales de France sont une magnifique exception.»
«Permettez-moi de former le vœu cependant, que nos églises et nos cathédrales soient préservées de la marchandisation croissante que l’on constate des lieux de culture et de la pente fatale qui transforme la découverte de leur signification si riche, si pleine et l’effort que cette découverte exige en une animation qui diffuse les messages que le public est censé pouvoir recevoir. Le modèle économique qui nous gouverne, dans lequel nous vivons, possède des limites, il ne respecte pas tout de ce que l’humanité porte. »
«Il est bon que ces limites soient manifestées. Le patrimoine religieux a vocation à rendre ce service-là. Sans doute, tenir que ce patrimoine échappe aux lois économiques est coûteux pour la collectivité, mais une telle attitude, celle de notre pays pour le moment, est prometteuse pour son avenir, si celui-ci doit être encore plus fraternel.»
Le ministre de la culture a répondu :
« je ne désespère pas, Monseigneur, de vous convaincre ».
« Je suis intimement convaincue qu’un pays qui ne s’occupe pas de son patrimoine est un pays qui ne s’occupe pas de son avenir. C’est pour cela que j’ai fait de la sauvegarde du patrimoine religieux l’une de mes priorités. Et c’est aussi dans cet esprit que j’ai proposé de mettre à contribution les touristes venus visiter Notre-Dame, à travers un droit d’entrée qui serait reversé au patrimoine religieux sur tout le territoire »
« Cette idée protège la liberté de culte, et vous connaissez mon attachement à ce principe fondamental de notre droit. Surtout, elle pourrait permettre de sauver une grande part de notre patrimoine. Quoi de plus beau, de plus noble pour Notre-Dame, rebâtie par la mobilisation de tous, par une générosité inédite, que de permettre à son tour que des édifices religieux en péril puissent être sauvés ? Au-delà de la nécessité matérielle de la mesure, c’est la symbolique de la mesure qui est la plus forte. »
« cette proposition a fait débat, je le sais Mais je la trouve cohérente, et j’aimerais que nous puissions l’étudier sérieusement ensemble ».
« Je n’ai pas eu l’impression de ‘marchandiser’ le patrimoine religieux Monseigneur, loin de moi cette idée, je ‘marchandise’ pas plus ce lieu dont tant de Français ont besoin pour se recueillir. »
« Je crois à un État fort, je crois à l’État. Et la France peut être fière de cet État fort. D’où le financement public car il faut pouvoir soutenir, la liberté de culte, que j’associe au patrimoine religieux. Ainsi l’État ne devra jamais abandonner son patrimoine religieux, c’est ma conviction. » Mais elle a ajouté : « Il y a une part de responsabilité de chacun pour contribuer à cette protection du patrimoine religieux ».