Communiqué de l’AFSAN :
Une fumée jaune s’échappe du clocher de la collégiale. La musique résonne, des voix scandent des slogans. Des silhouettes en sweat jaune apparaissent entre les gargouilles de pierre… Qui sont ces jeunes, qui, renonçant aux loisirs de leur jour férié, ont choisi de s’enfermer pour quarante heures dans le clocher de leur église ?
Ils sont six, et ils sont en colère. Parce que depuis 9 mois, eux, et toute leur communauté avec eux, sont piétinés, injuriés, blessés dans leur foi et dans leur manière de la pratiquer. Parce qu’on n’écoute pas leur juste réclamation. Parce qu’on bannit leurs prêtres. C’est le message de la banderole qui flotte depuis samedi sur le mur de la collégiale.
En ce soir de la fête de Pâques, fête de la résurrection du Christ, de sa sortie du tombeau, ils décident au contraire de s’enfermer, et d’exprimer ainsi un mécontentement profond.
Leur message est clair :
“on veut nous supprimer deux prêtres, les remplacer par un seul et encore à temps partiel. On ne se laissera pas faire. C’est injuste et totalement dénué de bon sens. On assiste à une vraie persécution”.
“Nous suivons le message du pape aux jeunes : “mettez le bazar […] un bazar qui nous donne un coeur libre, un bazar qui nous donne la solidarité, un bazar qui nous donne de l’espoir. […] Nous voulons des jeunes avec de l’espoir et de la force.””
Les cloches de Pâques résonneront de manière bien particulière cette année, dans le coeur de 500 paroissiens bien décidés à passer à l’action. Car aujourd’hui ils ne sont que six… et leur installation n’est que temporaire…
Rappel des faits :
Le 12 novembre dernier, en dénonçant la convention de partenariat avec la Fraternité Saint Pierre, Mgr de Kerimel choisit de bannir du diocèse nos deux prêtres, quelques jours avant l’annonce de sa promotion à l’archevêché de Toulouse. Attitude d’autant plus lâche qu’il n’aura pas à l’assumer.
Cette décision, dépourvue de tout sens pastoral, dénote une mentalité cléricaliste et une vision du management technocratique.
- Elle vise à remplacer deux prêtres par un seul et encore pas un plein temps.
- Elle supprime un lieu de culte à Vienne.
- Elle passe de 60 messes à 3 ou 4 par mois.
- Elle rend impossible le maintien de toutes les activités: messes, sacrements, catéchismes, soutien des 500 paroissiens, accompagnement spirituel de groupes de lycéens , d’étudiants, de jeunes pro, de foyers, de scouts , d’écoles, accueil des recommençants et des futurs baptisés, mission et présence auprès de tous…
- Elle vise à supprimer à terme la messe dans sa forme traditionnelle dans le diocèse : c’était le message clair de Kerimel.
- Elle pointe du doigt et discrimine deux communautés solides, unies et qui ne demandent qu’à rayonner dans le diocèse.
- Elle s’inscrit dans une dynamique de destruction (par jalousie ?) au lieu de promouvoir l’encouragement et l’unité dans la diversité des sensibilités.
- Elle fait fi du décret du Pape qui, en février dernier, confortait les prêtres de la FSSP dans leur droit de ne célébrer que la liturgie traditionnelle de L’Eglise.
L’administrateur Diocésain, le père Loïc Lagadec, a eu le courage de venir le 2 avril à la collégiale, ce que Mgr de Kerimel n’avait pas fait. Malheureusement, le message est toujours le même : j’appliquerai ce décret, obéissez. Cela a créé un énorme mécontentement parmi les fidèles de Saint-André et de Notre-Dame de l’Ile à Vienne, faisant de cette situation un casus belli. La tension est très forte et les fidèles sont prêts à résister pendant de longues années s’il le faut. Or, le père Lagadec, contrairement à ce qu’il dit, a le pouvoir d’établir un moratoire, et de créer un statu quo.
Nous n’avons rien contre lui mais nous lui demandons d’avoir du courage pour sortir de cette impasse et de conflit dont il n’est pas à l’origine. Nous avons senti qu’il souhaitait trouver des solutions différentes et nous attendons donc une réponse à la hauteur de la situation explosive et sur la base de ce que nous lui avons proposé. Nous lui demandons donc, avec une grande détermination :
- Qu’il prenne soin de nos besoins en laissant les choses en l’état
- Qu’il trouve une solution quelle qu’elle soit, et fasse preuve d’inventivité et d’audace pour maintenir cette présence de deux prêtres au service des deux communautés et du diocèse
- Que par conséquent il ne dépouille pas davantage un diocèse dont le nombre de prêtres diminue chaque année.
- qu’il applique Vatican II qui donne aux Laïcs “la faculté et même parfois le devoir de manifester leur sentiment en ce qui concerne le bien de l’Église». (LG 37)
Le père Lagadec vous dira certainement :
- “Je ne peux rien faire” : c’est faux, il administre un diocèse et quand il y a une crise il a le pouvoir de décider. Il ne peut pas innover mais peut s’inscrire dans la continuité car le Pape François a désavoué Mgr de Kerimel en reconnaissant la spécificité de la liturgie de la fraternité Saint Pierre. Le droit canon dit au Canon 427 §1. « L’Administrateur diocésain est tenu aux obligations de l’Évêque diocésain et en possède le pouvoir, sauf les exceptions provenant de la nature des choses ou du droit lui-même » et au Canon 428 : §2. «Il est interdit à ceux qui ont la charge de gouverner provisoirement le diocèse de rien faire qui puisse apporter quelque préjudice au diocèse… »
- Rien ne va changer : c’est faux, 2 prêtres ne valent pas 1⁄2 prêtre
- Le supérieur de la fraternité Saint Pierre a accepté le départ des prêtres : c’est faux, il a été contraint, car Mgr de Kerimel a résilié la convention qui le liait au diocèse. Il n’a donc pas le choix et c’est contre son gré.
Les actions de l’AFSAN :
Nous sommes très déterminés car nous n’avons rien obtenu, pas un signe de changement depuis 9 mois.
- Nous voulons que cesse ce cléricalisme dénoncé par le pape François, et que l’administrateur et son conseil apprennent à travailler avec toutes les périphéries sans en discriminer aucune
- Nous voulons que l’on maintienne nos prêtres dans un esprit de charité : ils subissent depuis 10 mois une pression psychologique terrible.
- Nous voulons que l’administrateur revienne sur les divisions générées par Mgr de Kerimel et qu’il travaille à unir le diocèse plutôt que de discriminer deux communautés.
- Nous ne lâcherons rien : eu égard à la baisse de la pratique, à la crise morale de l’Église, à la crise financière et aux besoins spirituels de notre société, l’administrateur et son conseil n’ont-il que cela à faire.
Actions :
- Un recours direct au pape
- Des recours canoniques de laïcs
- Beaucoup d’actions surprises à attendre dans les prochains mois …