Claire Thomas écrit dans Monde & Vie :
"La présence et le discours de François Fillon, le 28 juin dernier, lors de l’inauguration de la Mosquée d’Argenteuil rappelle ou annonce bien d’autres inaugurations et d’autres discours d’autres édiles ou représentants de la République en quête de légitimité auprès des communautés musulmanes de France. Imagine-t-on la Mosquée de Marseille, avec ses 7 000 places, ne pas faire une (petite) place à Monsieur Gaudin, le jour de son inauguration ? Dans la région lyonnaise également, les chantiers se multiplient, on en compte actuellement une dizaine. Faudra-t-il chaque fois un représentant de la République laïque, pour garantir la « modération » de l’islam tel qu’il est prêché à cet endroit?
Au fond, comme au temps de Napoléon et du Concordat autoritaire – mais avec une religion qui n’est pas la religion chrétienne – l’Etat laïc entend cautionner un islam de France, un islam qui reçoive un « hallal républicain » – l’islam certifié conforme… L’inauguration de la Mosquée s’est effectuée d’ailleurs sous haute surveillance, sur cartons d’invitation nominatifs et carte d’identité à présenter à un cordon de policiers particulièrement dissuasifs. Il fallait avoir été invité pour pouvoir entendre en direct le sermon du Premier ministre ; curieusement M. Fillon a parlé effectivement sur le mode du prêche, invoquant « la foi musulmane »: «les personnes qui dissimulent leur visage au prétexte de leur foi sont consciemment ou non des opposantes à l’islam de France que vous avez contribué à construire. Rien à voir avec cette caricature qui abaisse les lumières de votre foi, qui méprise votre adhésion pleine et entière aux principes laïcs et républicains de la France». La Foi, les Lumières, l’islam de France, le refrain a un petit air de déjà entendu. La République veut assimiler l’islam comme elle assimila naguère le catholicisme. Mais il y a un test. Il faut que l’islam de France accepte la mise hors la loi de la Burka, dont on discute en ce moment au Parlement. En compensation, cet islam, que l’on « baptise » modéré, recevra un vrai et franc soutien des collectivités locales, des locaux rutilants subventionnés par l’Etat ; et la lutte contre l’islamophobie s’intensifiera, parole de Fillon.
[…] Mais le plus curieux c’est que cette loi de 1905 qui entendait libéraliser l’Eglise catholique, en la transformant en une association d’associations, Fillon et les autres continuent à l’encenser au moment où ils développent avec l’islam une pratique absolument contraire à tout ce qu’elle prescrit. Tant pis ! […] L’idée qui coure en ce moment est de consacrer le 9 décembre, jour où cette loi a été signée, à une grande fête nationale à laquelle tous devraient communier quelle que soit leur communauté d’origine. Nous sommes en mesure de dire que les députés ont déjà reçu un projet très sérieux en ce sens. Il faudrait qu’adroitement conditionnés par une bonne mise en condition médiatique, nos élus puissent voter à l’unanimité. Quel grand moment cela serait : le pacte de la France des communautés idéalement célébré le jour anniversaire de la laïcité une et indivisible… Une magnifique takyia républicaine en quelque sorte, où l’on invoquerait dévotement les grands ancêtres pour mieux les trahir."
Michel
Le 9 décembre, lendemain de cette belle fête mariale.
Sainte et Immaculée Conception, priez pour notre patrie!
senex
Une réédition de la fête de la Fédération du 14 juillet 1790,avec une “messe” célébrée par Mgr de Talleyrand…Nul doute qu’il trouvera un successeur pour “nous” représenter dans cette mascarade…Après 1790, il y a eu 1793: les masques sont tombés…!
Jean Theis
Aura-t-on le droit de manger du saucisson et de boire du pinard à ce merveilleux banquet républicain ?