L'Eglise catholique en Allemagne a perdu l'an dernier un nombre record de fidèles, plus important encore que lors de l'année 2010 marquée par des scandales de pédophilie. En Allemagne, où l'appartenance à une religion chrétienne, ou son absence, doit être déclarée au fisc, près de 218 000 personnes ont quitté l'Eglise catholique en 2014, soit 39 000 de plus que l'année précédente.
Les catholiques déclarés ne sont plus que 24 millions au total, soit 29,5% de la population allemande.
Le spécialiste Georges Weigel expliquait récemment que cette forte désaffection des catholiques en Allemagne expliquait la volonté de certains membres de l'épiscopat de ce pays de faire modifier la doctrine.
L'Eglise allemande est financée par la Kirchensteuer, la «taxe de l'Eglise» levée par la République Fédérale sur tous les citoyens qui n'ont pas opté pour la sortie de l'Eglise. Les fonds sont considérables; en 2011, la Kirchensteuer a rapporté 6,3 milliards de dollars. Mais de plus en plus de catholiques allemands ont opté pour la sortie. Dans une tentative maladroite d'arrêter la saignée, les évêques allemands ont émis en 2012 un décret affirmant que celui qui ne paie pas la taxe «sort de l'Eglise» et qu'ils sont exclus de sa vie sacramentelle, sauf en danger de mort. Le paiement de la Kirchensteuer n'a cessé de baisser. De nombreux évêques allemands semblent en avoir conclu que cette désertion s'explique par les enseignements non négociables par l'Eglise catholique comme l'indissolubilité du mariage et militent pour donner la communion aux personnes divorcées qui vivent en situation d'adultère, car un bon nombre de laïcs travaillant pour l'Eglise sont dans cette situation…