Il écrit :
"[…] Je suis particulièrement préoccupé par ce qui arrive à ma famille politique et qui menace de libérer un immense espace politique entre le Front National et ce qui reste du Centre après le départ de Jean-Louis Borloo, dont je regrette comme tant d’autres, l’intelligence vive et l’ouverture d’esprit.
Ce vide serait terrible. Il surviendra si dans la crise identitaire que traverse notre pays, nous choisissons pour notre famille politique une identité floue plutôt qu’une identité forte.
Nous échouerons si nous n’avons pas d’autres réponses aux difficultés actuelles qu’un recentrage et une arithmétique partisane dont l’histoire nous a si souvent montré qu’elle transformait les additions de voix en soustraction le jour des élections.
Je veux travailler avec les centristes comme je l’ai toujours fait, comme l’ont toujours fait les gaullistes sociaux, mais je ne veux pas devenir centriste.
Les meilleures alliances sont celles où chacun sait qui il est. A l’UMP, il y a des centristes, des libéraux, des gaullistes, des tenants d’une droite plus traditionnelle.
La cohésion de l’ensemble ne peut être assurée que si nous dépassons nos différences, mais certainement pas par la recherche d’un plus petit commun dénominateur. Sans oublier dans cette quête, que, depuis la guerre, le seul ciment de toutes les droites –il y a toujours eu plusieurs droites- fut ce que l’on nomma « le Gaullisme ». Même si le mot « droite » ne peut pas résumer la leçon du Gaullisme, cette ambition de dépasser la droite et la gauche, d’incarner une idée de l’Etat, de la Nation et de la République, la volonté humaine dans l’histoire, l’autorité, et de réconcilier l’ordre et le mouvement.
Ceux qui veulent tout tirer vers le Centre parce qu’ils ont toujours cru qu’en réduisant la vie démocratique à deux seuls partis, l’un de centre gauche, l’autre de centre droit, on rassemblerait tous les Français et que ces deux partis pourraient indéfiniment se partager le pouvoir, ceux-là ne voient pas le démenti de l’histoire que la crise politique actuelle nous jette pourtant à la figure et mettent dangereusement en péril non seulement la cohésion de l’UMP dont ils attisent les déchirements, mais aussi l’équilibre même de notre démocratie.
Opposer un refus résolu à cette tentation n’est qu’un préalable à la reconstruction intellectuelle et morale dont la France a besoin. Mais c’est un préalable décisif.
Ce refus résolu sera le mien."
maillefer
C’est pas grave, Henri, les gens peuvent voter pour d’autres partis que l’UMP…comme vous l’avez si bien dit à propos du FN face à Bourdin. (la proportionnelle, deux députés à l’Assemblée, que c’était pas normal qu’il disait Bourdin…remember, Henri)
Clovis
Ce magnifique texte ne mentionne pourtant pas une seule fois le FN. Pourquoi? Très difficile à interpréter car le sens de cette réflexion semblait conduire à la conclusion qu’il voulait se rapprocher du FN. Mais non il n’en parle pas. J’attends des éclaircissements de qui voudra bien en donner; moi, je jette l’éponge.
Eric Massin
Tellement vrai !
Mais hélas, Juppé, Raffarin et Fillon iront vers le centre. Par détestation ou haine du FN, laissant à celui-ci encore plus d’espace, et rendant quasiment impossible l’alliance pour l’instant nécessaire entre UMP et FN face à la gauche.
Et aussi par un calcul suicidaire : occuper électoralement le centre, du centre droit au centre gauche, afin d’être certains de parvenir devant le FN au premier tour des présidentielles, pour être au second tour face à la gauche. Mais à trop courir au centre, ne vont-ils pas renforcer le FN sans mordre sur la gauche ?
C’est ce risque que veut conjurer GUAINO, lequel refuse pourtant une alliance lui aussi avec le FN : d’où son peu de crédibilité, pour les seconds tours, où il faudra convaincre un électorat FN désormais encore plus important qu’avant, plus important qu’au second tour de 2012, où une partie n’a pas voté SARKOZY, jugé peu crédible par son virage à gauche et centriste durant 5 ans, malgré sa fin de campagne ”droitiste”.
L’UMP est mal barrée….
Capitaine nemo
Le problème, c’est que son grand copain Sarkozy n’a pas mené une politique de droite.
Bernard Mitjavile
Henri Guaino est très lucide comme souvent sur ce qui risque d’arriver à l’UMP : le recentrage qui évite de poser les bonnes questions voulu par NKM. Je ne m’en réjouis pas et espère que son appel à dépasser la droite et la gauche par une idée de la nation sera entendu.
Gérard
La majorité des militants de l’UMP est avec M. Guaino. C’est pourquoi les “centristes” de l’UMP souhaitent des primaires ouvertes en ajoutant que le président du parti ne devra pas y participer !!
M. Juppé n’est pas un gaulliste ouvert aux idées du centre, c’est un centriste qui a su utiliser le parti gaulliste.
Philomène
Nous vivons un moment charnière pour l’évolution des partis politiques français; cela se fera avec des crises; ceux de l’UMP qui voudront s’allier avec le FN seront très minoritaires et ostracisés ou exclus, parce que l’ UMP est très arrogante et sûre de remporter la prochaine élection présidentielle en raison de la débâcle du PS et face à MLP qui aura le “front républicain” contre elle. Seul le peuple peut faire bouger les choses par les élections ou en se soulevant.
A.F
Je crois que le problème de l’UMP est qu’il y a un décalage colossal entre la tête du parti qui est “bobo-centriste-mondialiste”, c’est-à-dire de gauche dans la configuration électorale existant en 2014, et une bonne partie des militants et électeurs historiquement à l’UMP, qui sont en rejet de la gauche et du “bobo-centrisme”.
Dans la situation actuelle, avec un FN énorme et grandissant, la ligne anti-FN retenue par l’UMP depuis 20 ou 30 ans, aboutit à la conséquence (qu’ils n’avaient sans doute pas prévue) que l’espace politique pour l’UMP est concrètement à gauche, alors qu’une partie de l’UMP est historiquement dans l’autre camp.
Il y a une contradiction insoluble qui ne pourra être résolue que par un éclatement, un transfert au FN ou par la création d’un autre parti pour recueillir les transfuges.
Dans tous les cas, ça va faire très mal.
Pour survivre, l’UMP doit devenir l’union (des restes…) de la gauche (moribonde) et du centre encore valide.
L’UMP ne peut plus gagner en étant “de droite”, avec un FN aussi énorme. L’union de la droite et du centre est maintenant en stress tellurique aggravé. Les lignes de faille vont craquer.
Comme l’a bien dit Rachida Dati, les européennes ont fait un mort (le PS) et un blessé grave (l’UMP).
DUPORT
Henri Guaino a peur pour sa place…
Il cherche une solution pour finir ses jours à quelques postes bien rémunérés.
En se fondant il risque d’avoir une moins bonne place…
Passon
“cette ambition de dépasser la droite et la gauche, d’incarner une idée de l’Etat, de la Nation et de la République, la volonté humaine dans l’histoire, l’autorité, et de réconcilier l’ordre et le mouvement.”
Mais M. Guaino, cela c’est le FN ! Qu’attendez-vous pour vous allier avec le FN ou vous rallier à lui ?
Guillaume
Je ne crois pas à ces discours “droitiers” de certains membres de l’UMP, parce qu’à chaque fois ils en retournent à la conclusion, en totale contradiction avecles principes affichés, selon laquelle toute alliance avec le FN doit être prohibée.
SD-Vintage
Henri Guaino, professionnel de la politique, est un gaulliste de gauche, qui fit la promotion de Guy Moquet, un jeune communiste fusillé par les nazis, qui distribuait des tracts antisémites.
Auteur du désastreux discours de Dakar, ses conseils firent de la présidence Sarkozy un désastre. Il est en grande partie responsable de la situation actuelle.
Texte de slogans creux, sans idées, et trop long.
Gérard
Communiquer l’article d’un UMP juste pour servir de tire aux pigeons, ça devient lourd.
Les pigeons ne sont peut être pas ceux qu’on pense.
SD-Vintage
Ce n’est pas Villiers et Boutin qui étaient accusés de trahison par les militants FN quand ils s’alliaient avec l’UMP ? Les temps changent !
Motto du FN : “Ni droite ni gauche”