L’hospitalisation de Jacques Chirac donne lieu dans la presse à un grand scepticisme, et de nombreux débats, quant à son état de santé réel et l’opacité qui l’entourerait.
Pour Libération, "tout est verrouillé" pour éviter les fuites sur la santé de Chirac, au prix d’un "jeu de rôle confus et hypocrite" entre les communiqués du Service de Santé des Armées, l’Elysée et les médias. Le Monde, qui trouvait hier "surprenant" le fil des événements de vendredi soir et flous les communiqués médicaux, doute des récits des proches de Chirac, selon lesquels il travaille et téléphone :
(…) (N)i Jean-Louis Debré ni Pierre Mazeaud, deux très proches du chef de l’Etat, n’ont eu M. Chirac en ligne. Le président du gouvernement espagnol, José-Luis Zapatero, a cherché, sans succès, à le joindre. L’Elysée assure que le président n’a pris au téléphone aucun de ses homologues.
Dans Le Figaro, Jean-François Mattéi défend, lui, le droit au secret des hommes politiques :
"La revendication politique de la transparence n’est qu’une manifestation psychologique de curiosité, la plus souvent malsaine, comme ce fut le cas avec les photographies de la dépouille de François Mitterrand livrées au public."
Tout en souhaitant un "prompt rétablissement" au Président, Jean-Gilles Malliarakis médite pour sa part sur la fragilité des systèmes concentrant les pouvoirs en un seul homme, en revenant sur le "grain de sable" qui mit fin au régime du sinistre Cromwell au Royaume-Uni.