Caroline Eliacheff, qui vient de publier avec Céline Masson La Fabrique de l’enfant transgenre, a été interrogée dans Le Figaro. Extraits:
[…] Selon les pays, sur une période de dix à quinze ans, le diagnostic de « dysphorie de genre » , qui traduit un sentiment d’inadéquation entre le sexe de naissance et le « ressenti » , a augmenté de 1 000 % à 4 000 %. Face à cette évolution, Céline Masson et moi-même ne sommes pas les premières à tirer la sonnette d’alarme : il s’agit de protéger le corps et le psychisme des mineurs contre les excès des traitements médicamenteux. Tous ont des effets secondaires, certains sont irréversibles et feront d’un enfant sain un patient à vie.
Qui « fabrique » cet enfant transgenre ?
Fabriquer, c’est inventer quelque chose. En 2015, les professionnels qui établissent la nomenclature des affections psychiatriques ont inventé la « dysphorie de genre » en même temps qu’ils l’ont exclu de toute référence à la psychiatrie. Les activistes LGBT, eux, ont inventé une novlangue qui fragmente la société en établissant des typologies : cis, trans, non binaire, etc. Au nom de la lutte nécessaire contre les discriminations, ils veulent aussi nous imposer l’idée que le sexe est « assigné » , qu’on peut en changer dès le plus jeune âge en fonction de son ressenti. […]
Vous évoquez une emprise presque sectaire. C’est-à-dire ?
On ne mesure pas ou pas assez l’influence des réseaux sociaux que des millions de jeunes fréquentent assidûment. Des adolescents souvent fragiles y cherchent un sens à leur malaise. Ils trouvent des jeunes de leur âge en qui ils croient se reconnaître et qui leur affirment ce qu’ils sont : trans. Ils font alors partie d’une communauté virtuelle qui les encourage à s’affirmer, leur conseille de s’éloigner de leur famille, forcément transphobe, et les héroïse à chaque étape de leur transition. Une vie meilleure leur est promise, des photos affriolantes le prouvent à moins que ce ne soit les cicatrices après chirurgie qui indiquent l’allégeance au groupe. Ils sont renvoyés sur des sites qui leur donnent le mode d’emploi pour entreprendre leur transition sociale auprès de leurs parents et de l’école, pour convaincre les médecins de leur prescrire des hormones, y compris en menaçant de se suicider.
On propose donc désormais de « changer de sexe » à des adolescents ?
Plus de la moitié de ceux qui désirent s’engager dans cette voie présente des difficultés psychiques antérieures à leur autodiagnostic : dépression, troubles autistiques, agressions sexuelles, certains vivent dans des familles dysfonctionnelles. Ces adolescents, comme il est fréquent à cette période, se questionnent sur leur orientation sexuelle. N’est-ce pas un âge où l’on est « fluide » et « trans » par nature ? Céline Masson propose de parler de « dysphorie pubertaire » pour exprimer cet état. Que des jeunes expriment le désir de changer de sexe, comme une sorte d’avant-garde générationnelle, ne me dérange pas. En revanche, la réponse qu’apportent certains médecins « transaffirmatifs » et la société tout entière me paraît plus problématique. On accède à ce qu’ils disent désirer comme s’il était vrai que l’on peut changer de sexe. Dans le psychisme il y a toutes sortes de possibilités : ça s’appelle des fantasmes ; mais dans la réalité, c’est plus compliqué. Les êtres humains butent sur le fait qu’ils sont sexués, faillibles et mortels. […]
Lorsqu’un processus médical est engagé, quel est le rôle des parents ?
Ils sont souvent sidérés. Et quand ils prennent rendez-vous dans un service spécialisé, certains nous disent qu’à leur immense surprise, au bout d’une ou quelques consultations, on propose à leur enfant, selon son âge, soit des bloqueurs de puberté, soit des hormones antagonistes. Les parents sont fortement incités à autoriser ces traitements. On leur dit que le jeune va aller mieux ou qu’il risque de se suicider s’ils ne sont pas d’accord. Difficile de résister à de tels arguments, mais certains le font et se regroupent en associations pour faire valoir leur point de vue. […]
Quelle est la position des institutions publiques, de l’État ?
Ils sont depuis longtemps totalement pénétrés par un lobbying très bien organisé qui peu à peu fait passer ses idées avec de très bonnes intentions dont la lutte contre la transphobie et l’homophobie. On le voit dans les cours d’éducation sexuelle, en primaire ou au lycée, délivrés par des associations agréées par l’Éducation nationale et qui font se dresser les cheveux sur la tête. On le voit dans le lexique trans édité par le Planning familial. […]
Meltoisan
Mon enfant se sent chaise, c’est grave docteur ?
Non, non, à son très jeune âge, c’est tout-à-fait normal. Vous avez bien fait de ne pas vous asseoir sur ce problème. Il faut simplement accompagner sa démarche et l’encourager sinon cela pourrait être grave pour vous car il pourrait en souffrir et on pourrait vous faire un procès.
Je vais lui donner, quelques pilules, un truc à fumer, un carnet de rendez-vous pour les piqûres et un livre de recommandations pour vous établi par le comité de la raison et du salut public de l’Union.
VIVANT
Excellent article et de plus courageux car il décrit le réel bouffé par des idéologies de crédulité matérialiste, donc nihilistes. Regardez le terme ‘menaçant de se suicider’, il est le reflet de notre société dépressive qui aurait besoin de soins de psychiatrie sociale. Merci pour ce remarquable article, véritable éclairage symptomatique.