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France : Société

Il est plus grave de tuer un chat que de violer une personne handicapée

Lu dans Minute :

"La petite racaille amusait ses amis en lançant le chat, vivant, le plus loin possible, puis, les souffrances n’étant manifestement pas suffisantes, contre la façade d’un immeuble. Quand les images se sont mises à circuler, la majorité des internautes a trouvé ça beaucoup moins drôle que les amis de Farid. […] Farid a été jugé en comparution immédiate et placé direct en cellule, condamné à un an de prison ferme ! […]

Quelques jours plus tôt, à Montbéliard, dans le Doubs, Saïd avait, lui, été relaxé. Il faut comprendre les juges. Cet Algérien de 29 ans n’avait rien fait de gravissime. Et puis sa femme, Naïma, enceinte de cinq mois, n’avait pas miaulé quand il l’avait tabassée. Elle avait juste hurlé et s’était présentée aux urgences avec le visage tuméfié. Il l’avait aussi frappée au ventre mais bon, elle n’avait pas porté plainte. […] Le procureur – une femme – avait sermonné Saïd (« Dans notre droit, dans notre pays, on ne peut accepter de telles pratiques basées sur la violence ») et requis huit mois de prison… avec sursis. […]

Janvier 2014 encore mais cette fois à Nice. On juge Mohamed Beji, « Français de 29 ans d’origine tunisienne », devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes. En septembre 2010 à Antibes, Valérie descend du bus. Mohamed aussi. Valérie a trente ans mais elle est déficiente mentale; son âge mental est de six ans. Il l’entraîne avec lui comme on appâterait une gamine avec des bonbons. Il l’emmène ans un immeuble; il la viole. Trois ans plus tôt déjà, une jeune fille de 17 ans, trisomique elle aussi, avait porté plainte contre lui pour viol mais l’affaire avait été classée. Dans le box des accusés, Mohamed reconnaît les faits ou plutôt l’acte sexuel. Mais pas de méprise: Valérie était « consentante »! Même ses avocats n’y croient pas. Eux plaident sur la base de l’article 122- 1 du Code pénal: « N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. » Mohamed est dingue donc pas responsable. Il souffrirait d’une « psychose blanche ». Ou alors de schizophrénie. […] Les jurés se retirent. Ils reviennent rendre leur verdict au bout de deux heures: cinq ans… dont quatre et demi avec sursis ! Mohamed a déjà fait sept mois de préventive. Il est libre. Ses avocats ont salué une décision « juste et cohérente ».

Début février, quatre adolescents ont été filmés en train de martyriser un handicapé mental âgé de 18 ans, le plongeant dans un bassin au risque qu’il s’y noie. C’était follement drôle. Les tortionnaires, des adolescents, ont été identifiés et présentés à un juge pour enfant. Il ne devrait pas leur arriver grand-chose. Le procureur s’est fait leur avocat: « Ils ont agi par jeu, l’idée était de mettre la victime dans l’eau. Le but recherché était de s’amuser. »"

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