Adélaïde Pouchol a rencontré Eric, coordinateur des veillées pour la vie en France. Il a accepté de répondre à ses questions pour le blog de L'Homme Nouveau. Extraits :
"En 1995, St Jean-Paul II, déjà, avait appelé de ses vœux une prière pour la vie aux quatre coins du monde dans l’encyclique Evangelium Vitae au n°100, mais c'est, en effet, Benoît XVI qui, en 2010, a formulé explicitement cette demande et c'est ainsi qu'ont eu lieu, il y a sept ans, les premières veillées pour la vie… Initiative bénie et encouragée, depuis, par le Pape François. […]
Vous parliez de plus de 500 veillées de prières en 2010, qu'en est-il aujourd'hui ?
La première année, effectivement, il y a eu un bel élan de prière et l'année d'après c'est seulement en France que les choses ont vraiment continué. Il y a eu quelques veillées ici et là à l'international mais, sur ce coup là, on peut vraiment dire que la France aura joué un rôle particulier et tenu les promesses de son baptême. En 2015, il y a eu 200 veillées… Un beau signe d’espérance pour notre société ! Et pour cette année, à la grâce de Dieu ! L'essentiel des laïcs, paroisses ou communautés qui organisent une veillée pour la vie nous en informent en novembre, c'est une période bien chargée pour nous, mais il y a toujours des veillées qui se décident au dernier moment ! Pour ceux qui hésitent encore à le faire dans leur ville, il n'est pas trop tard. Le renouveau de la culture de vie est une urgence, rien de moins ! […]
Qui sont les gens qui vous appellent pour organiser des veillées ?
Ce sont généralement des laïcs, de sensibilités très différentes. Ce n'est pas toujours très simple en terme de communication, j'ai souvent l'impression de faire le grand écart, mais c'est beau de voir que nous pouvons tous prier pour la même cause, important de savoir dépasser certains clivages pour nous engager par la prière au service de la vie. En tous cas, il est difficile de faire des généralités sur ces veillées. Il y a, par exemple, des grandes villes où les gens se réunissent à 15 alors qu'ils sont près de 200 dans dans telle ou telle petite ville… Et inversement ! Tout cela nous encourage en fait à méditer la parabole du semeur : ça prend là où il y a de la bonne terre, tout simplement. Et quand « deux ou trois sont réunis en Son Nom, Le Christ est là au milieu d’eux »… En effet, nous avons de beaux témoignages qui remontent chaque année de grâces reçues et ce n’est pas toujours dans des plus grandes veillées que ces témoignages remontent !
Quel regard portez-vous sur ces sept années de veillées pour la vie ?
D'année en année, nous recevons les bénédictions et encouragements d'évêques, de cardinaux, du pape lui-même ! Nous avons aussi recueilli de très beaux témoignages de conversion à l'occasion de ces veillées, notamment celui d'une femme qui a été bouleversée à la lecture d'un texte de Jean-Paul II aux femmes qui ont avorté. Comme quoi, il suffit parfois de bien peu de choses pour que la grâce de Dieu puisse passer. […]
Etes-vous en lien avec des associations ou organisations pro-vie, avec d'autres mouvements ?
Le mouvement des veillées pour la vie n’est pas affilié en tant que tel à telle ou telle communauté, paroisse ou sensibilité. Ce sont des laïcs qui décident de répondre à l'appel du Saint-Père là où ils sont, nous ne faisons qu'aider, répertorier, encourager ! Nous tenons à ce que les veillées pour la vie ne soient attachées à aucune "partie" de l'Eglise plus qu'à l'autre et qu'elles soient indépendantes de toutes tendances… C'est d'ailleurs l'une des difficultés… La défense de la vie est facilement associée aux cathos d'une certaine sensibilité, il n'y a rien de tel pour braquer les gens !
Que le combat pour la vie doive être porté par tous est une évidence, reste que pendant des années, ce combat a effectivement été porté par certains catholiques plus que d'autres…
C'est vrai ! Mais il est temps que toute l'Église se sente concernée. Ce n'est pas pour rien que saint Jean-Paul II avait appelé à renouveler la culture de vie en priorité dans les communautés chrétiennes (N°95 de l’encyclique Evangelium Vitae). Il savait que c'est seulement ainsi qu'elles pourraient ensuite en rayonner dans toute la société. C'est un travail de longue haleine… […]"