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Il existe d’autres pèlerinages, ce n’est pas la peine de changer la liturgie de Notre-Dame de Chrétienté

Il existe d’autres pèlerinages, ce n’est pas la peine de changer la liturgie de Notre-Dame de Chrétienté

Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté, est interrogé dans L’Homme Nouveau. Extraits :

La particularité de notre pèlerinage est notre attachement à la messe traditionnelle, au rite tridentin. Il nous semblait intéressant, en ces moments où nous sommes attaqués, et précieux spirituellement pour les pèlerins, de méditer sur l’Eucharistie, la présence réelle, qui est au cœur de notre attachement à la messe traditionnelle. Nous ne comparons pas les messes ; nous choisissons simplement la forme extraordinaire, et ce pour une raison de Foi.

Je vois chaque jour monter les inscriptions au pèlerinage, nous devrions certainement dépasser les 15000 cette année. Ces jeunes (car la moitié a moins de 20 ans) viennent chercher un enseignement de Foi et voient dans cette messe l’affirmation de la sacralité, de la transcendance de Dieu, la certitude de la présence réelle. Cela devrait être une incitation pour l’Eglise à réfléchir : voir combien les pratiquants catholiques fervents (nos pèlerins sont essentiellement pratiquants, et aux deux tiers en forme extraordinaire) exigent cet enseignement de l’Eglise qu’ils obtiennent par nos prêtres.

L’interdiction des messes publiques en 2020 a-t-elle joué dans ce choix ?

Oui, cela a été un véritable choc pour nous. Notre-Dame de Chrétienté est un carrefour : on y retrouve le monde Ecclesia Dei, mais aussi des communautés non traditionnelles, beaucoup de prêtres diocésains qui suivent leurs paroissiens et qui sont très heureux de venir. La frange conservatrice, même si je n’aime pas ce mot-là, va bien au-delà des ex-Ecclesia Dei : nous sommes nombreux à avoir eu la même incompréhension de l’interdiction de la messe publique.

Notre-Dame de Chrétienté s’est associée à un référé pour que l’on revienne sur cette interdiction, et on nous a donné raison. Interdire la messe alors qu’on peut faire ses courses, c’est du laïcisme, la laïcité exagérée de notre république. On n’en est même plus à la neutralité ou l’ignorance ; c’est de l’hostilité. Mais cet épisode nous a valu une communion, une union dans une espèce de réaction : ce besoin de la messe, de se confesser, car on vit de l’Eucharistie.

Notre-Dame de Chrétienté est certes un mouvement traditionnel, mais il réunit beaucoup de gens qui ont cette même conviction. Ce pèlerinage qui date de toujours, d’une grande ferveur et d’une grande jeunesse, accueille tout le monde. Je suis persuadé que cette année, comme d’habitude, nous serons obligés de fermer certaines catégories car il y aura trop d’inscrits, d’autant que nous assistons au retour des étrangers.

Un certain nombre de pèlerinages se sont d’ailleurs créés à l’étranger comme aux USA et en Australie, où ils prennent même le nom de « pèlerinage de Chartres » ! Nous soutenons ces pèlerinages qui reprennent nos piliers : tradition, chrétienté et mission, et nous sommes très heureux de les voir se développer.

Vous parliez d’attaques… Quelles sont les pressions à l’égard de Notre-Dame de Chrétienté ?

Tout vient de Traditionis Custodes en 2021. Il ne faut pas faire de généralisation ; certains évêques sont très amicaux et tiennent les mêmes positions que nous. Mais il est vrai que nous subissons des pressions épiscopales : on nous demande de nous normaliser, d’utiliser la liturgie moderne.

Or, la liturgie traditionnelle fait partie de notre raison d’être, de notre vocation. Toute une pédagogie s’inscrit autour de cette seule liturgie, nous le montrons cette année avec notre thème, en s’appuyant sur les éléments qui caractérisent la messe traditionnelle : le sacrifice propitiatoire, le sacerdoce du prêtre… Nous insistons sur ces points du catéchisme et nous utilisons la messe traditionnelle pour éclairer tout ce qui caractérise la messe catholique.

Vouloir changer de liturgie, c’est supprimer un des charismes du pèlerinage de chrétienté. Pourtant, il existe d’autres pèlerinages, ce n’est pas la peine de changer ce qui fonctionne. On le voit au nombre de vocations qui fleurissent chaque année, il est très imprudent de vouloir mettre une telle pression. D’autant que cela embête les malheureux organisateurs…

Cette amitié de certains évêques se concrétise-t-elle cette année ?

Oui, nous avons obtenu l’autorisation de Mgr Ulrich, archevêque de Paris, pour que l’abbé Durodié, curé de Saint-Eugène à Paris, dise la messe à Saint-Sulpice le samedi à 6h05 du matin, le rendez-vous des pèlerins est à 6h du matin.

Mgr Christory, l’évêque de Chartres assistera à la messe célébrée dans sa cathédrale le lundi par Mgr Gullickson, ancien nonce apostolique américain en Ukraine et en Suisse.

Mgr Rougé nous fait l’amitié d’accueillir les pèlerins comme chaque année le samedi sur son diocèse des Hauts-de-Seine. C’est lui qui nous a célébré la messe de préparation au pèlerinage.

Ce sont des gestes très amicaux. […]

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