Spécialiste américain du Saint-Siège, biographe de Jean-Paul II et de Benoît XVI et auteur du Catholicisme évangélique, George Weigel a accordé une interview à Famille Chrétienne. Extraits :
"La culture du mariage et de la famille est en crise à travers tout le monde développé. La vision catholique du mariage et de la famille est une réponse convaincante à cette crise. Il faut avoir le courage de le prêcher et d’en témoigner. Des couples catholiques mariés et heureux sont les meilleurs évangélisateurs possibles pour l’Église dans la dévastation créée par le gnosticisme complaisant du XXIe siècle (…)
Le premier rôle de l’évêque, selon Vatican II est d’être un prédicateur et un évangélisateur. Je suis totalement d’accord avec cela. Les évêques qui passent 75 % de leur temps à faire de l’administration ne vivent pas selon la vision conciliaire de l’épiscopat. Dans Le Catholicisme évangélique, je présente Jean-Paul II comme un modèle efficace de leadership épiscopal (…)
Il y a un problème significatif d’ecclésiologie en Allemagne. J’espère que je ne choque personne en disant qu’il y a là une remarquable arrogance : au nom de quoi une Église mourante se donne-t-elle le droit de dicter au reste de l’Église universelle ce qu’elle doit faire ? Elle pourrait se le permettre si le catholicisme allemand avait relevé avec succès les défis de l’après-Concile et était une Église au sens évangélique vibrant. Mais ce n’est pas le cas : tout le monde est capable de lire les statistiques sur la pratique religieuse en Allemagne. Et elles ne suggèrent pas que les évêques et les théologiens allemands ont été très convaincants comme leaders d’une « Église en état permanent de mission ».
J’ajouterai que lorsque les conférences épiscopales deviennent sur-bureaucratisées, elles acquièrent une vie propre. Il peut arriver que cela pose de sérieux problèmes de cohérence catholique."