L’Espace Bernanos recevait mercredi 5 novembre le collectif Liberté Politique, pour une conférence sur la Reconquête culturelle dans et pour les écoles par Anne Coffinier, Directrice de la Fondation pour l’Ecole. Résumé de La Nouvelle gazette :
"« Aujourd’hui, tous les moyens sont bons pour déconstruire le socle culturel dans les écoles », s’insurge François Billot de Lochner, Président de Liberté Politique ; la Fondation pour l’Ecole a pour objectif de redonner une base de références culturelles aux enfants qu’elle prend en charge. Si la maîtrise de la culture est depuis plusieurs générations aux mains d’une idéologie « progressiste » dont la volonté première n’est pas l’instruction, il ne tient qu’aux hommes de bonne volonté de faire d’en faire un combat d’avant-garde, dont la capacité à essaimer au nom du Bien commun sera primordiale pour la construction des générations à venir. Actuellement plongés dans un « conflit culturel radical où s’opposent deux visions du monde » – partagées entre ceux croyant aux valeurs immuables et les militants des valeurs relatives, c’est bien au triomphe du deuxième postulat auquel nous assistons. Les gouvernants actuels prêchent un relativisme abscons, dont l’interventionnisme se fait ressentir jusque dans les sombres recoins des instances étatiques et supra-étatiques (Européennes, ONU). Triomphe du « chacun son choix », où le meurtre, par exemple, est légalisé et déculpabilisé sous la doucereuse appellation du « droit à mourir dans la dignité ». Face au conformisme ambiant, l’Occident peine à se départir du systématisme accusateur, où la pensée divergente à celle de la majorité est immédiatement qualifiée de « fasciste », « d’extrémiste » ; depuis quand l’adhésion apparemment uniforme d’une société à un principe peut elle être un gage de caution? Platon doit se retourner dans son tombe…
L’école est l’une des victimes majeures de ce relativisme, nouvelle forme de totalitarisme ; alors que sa faculté première était de compléter l’enseignement parental, l’institution a perdu ses qualités instructives et proclame sa vocation éducative dont elle n’a a priori pas la primeur. « Sous contrôle du juge européen, l’Etat s’arroge des droits » à disposer comme il l’entend de l’éducation enfantine, s’émeut Anne Coffinier. L’école ne transmet plus les savoirs mais fait étalage d’un subjectivisme conformiste où règne en maître une laïcité hypocrite, plus prompte à dénoncer l’ordre clérical qu’à promettre la bonne cohabitation entre Hommes de foi opposée. Le refus d’enseigner la Culture Classique s’intègre dans cette volonté d’éradication de l’enracinement, des modèles des Grands Hommes dont la vertu érigée en exemple (exempla virtutis), permettait l’aspiration intellectuelle des jeunes âmes en formation : « A l’âge du mimétisme, l’enfant n’a pas de regard critique, explique la Directrice de la Fondation pour l’Ecole. Il a besoin d’exemples du Beau pour s’émerveiller ». […]
Quelles sont les solutions proposées par la Fondation Pour l’Ecole ? « Il faut chercher à se prémunir de l’Education Nationale ; l’Etat nous y contraint », affirme Mme Coffinier. Rappeler aux acteurs de ce ministère (professeurs des écoles privées et publiques) leur vocation initiale afin qu’ils retrouvent le goût d’un enseignement libre et responsable, où la valeur de leur travail est reconnue – c’est-à-dire où l’instituteur est tenu comptable du résultat de l’élève. Faire une caisse de compensation pour tout professeur s’étant fait sanctionner financièrement pour avoir refusé de cautionner les mises en oeuvres ministérielles encourageraient ceux-ci à adopter une attitude propice à la libéralisation de l’enseignement. Supprimer la carte scolaire et concerner davantage les parents dans la vie scolaire de leurs enfants stimuleraient également la reconquête culturelle. Enfin, il conviendrait de mettre fin au verbiage consensuel tenant l’égalitarisme comme Absolu ; les enfants ne sont pas égaux et l’école doit s’adapter aux besoins individuels dans pénaliser les antagonistes. La création de classes hors contrats (possibles y compris dans des écoles sous-contrats) permettraient sans doute une plus grande liberté d’enseignement. […]"