Anne Coffinier répond à Belle et rebelle :
"L’Éducation nationale doit d’urgence se remettre en cause ! Or, elle n’y parvient pas. Un système de 2 millions de salariés gérant 12 millions d’élèves est quasi structurellement irréformable. Les solutions ne sauraient venir d’en haut. Elles viendront nécessairement d’en bas, de la société civile : des mères, des pères, des professeurs, des communautés locales… L’association Créer son école et la Fondation pour l’école se sont justement mises au service de ces initiatives de la société civile, en en respectant la diversité.
[…] La conclusion est plutôt qu’il faut oser proposer diverses écoles aux familles pour que les enfants aient plus de chances de trouver un contexte éducatif et des méthodes qui leur réussissent. Des écoles ambitieuses pour les enfants mais variées dans leur approche. Bref, il faut en finir avec l’école publique monolithique centralisée et le rêve d’une France dans laquelle tous les enfants ouvriraient à la même heure le même cahier pour la même leçon. Nous devons accepter que les enfants n’aient pas tous la même forme d’intelligence, la même motivation pour étudier, les mêmes aspirations, les mêmes aptitudes, le même contexte social. C’est une chance pour la société d’ailleurs. A l’école de tenir compte de cette réalité sous peine de mettre au rebus jusqu’à 40% d’une classe d’âge inadaptée à l’institution scolaire, tout en retardant dans leurs avancées les 60% qui pourraient s’accommoder de l’école telle qu’elle est. Bref, arrêtons d’avoir peur de la diversité, de la différence. Seule l’émergence d’écoles variées permettront à aux enfants qui ont des aptitudes et des aspirations variées de s’accomplir. Il est temps de rompre d’urgence avec l’égalitarisme idéologique.
[…] 20 nouvelles écoles ouvrent en plus chaque année. Ce mouvement de libération parti du bas ne pourra plus être arrêté. Il correspond à un phénomène très naturel : celui de parents, de professeurs, de responsables locaux qui fondent des écoles."