Jean-Frédéric Poisson était à Tripoli en Libye :
"L'île de Lampedusa est surchargée. Les migrants continuent d'affluer en Europe depuis la Libye. Les 20 000 personnes enfermées dans les 22 camps de rétention libyens vivent un drame face auquel l'Europe est actuellement impuissante, du moins tant qu'elle continue à considérer que la seule chose qu'elle doit faire est de les accueillir.
Je reviens de Tripoli avec quelques convictions :
1/ la première responsabilité de la France et de l'Europe consiste à faire cesser ce mouvement de migration qui ne peut plus être supporté par les européens.
2/ les lybiens de Tripoli ne sont pas les gens infréquentables que l'on décrit parfois, et il n'y aurait aucun déshonneur à travailler avec eux.
3/ les autorités de Tripoli sont désireuses de traiter au fond cette question douloureuse et dramatique des migrants illégaux, et sont incapables de traiter sans aide.
4/ la France et l'Union Européenne ne règleront rien en faisant semblant de croire qu'un réfugié somalien se trouvera mieux en France, en Pologne ou en Belgique, que sur le continent africain en étant pris en charge par des organisations compétentes.Il est donc nécessaire que la coopération étroite entre la France, la Libye et les autorités internationales reprennent rapidement, avec deux objectifs :
– rétablir les échanges entre les polices française, italienne et libyenne pour lutter efficacement contre les passeurs et les trafiquants,
– étudier, avec les instances internationales, toutes les solutions dignes permettant de faire cesser ces migrations vers l'Europe.Les autorités libyennes l'attendent. C'est la responsabilité de la France que de renouer le fil du dialogue."