Michel Guénaire, avocat et écrivain, écrit dans Le Monde :
"La droite est aveugle. Comment peut-elle espérer repartir à la conquête du pouvoir sans une réflexion approfondie sur les causes de son échec ? Elle ne sort pas de cinq ans d'une présidence, mais de dix ans de pouvoir. Elle a perdu, non pas parce qu'elle a mal fait, mais parce qu'elle a perdu le contact avec le pays réel.
L'élection du président de l'UMP ne peut pas en tout cas laisser de côté l'autre grand chantier. Celui de la refondation intellectuelle et morale d'une famille politique – projet, propositions, hommes. Il faut repenser une politique de droite. […]Le temps est révolu de l'ancrage du Front national à l'extrême droite. Voilà le débat qu'il faut clore. Qui a lu Robert Brasillach parmi les électeurs du Front national ? Alain Juppé dit qu'il y a une différence de valeurs entre l'UMP et le Front national. Je ne le crois pas, ou je ne le crois plus. La vraie différence aujourd'hui avec le Front national porte sur la question de l'Europe, et, par-delà, la confiance dans les atouts du pays pour affronter la crise de la mondialisation. Il n'y pas plus d'extrême droite qu'il n'y a d'extrême gauche. Il y a deux franges isolées et montantes de l'électorat que les partis traditionnels ne doivent plus diaboliser mais comprendre, et, certainement, à terme, intégrer dans deux grands partis recomposés de droite et de gauche.
[…]La droite française n'a pas eu de corps de doctrine distinct de celui de la mondialisation. Cette époque est révolue. Tout gouvernement doit retrouver l'histoire de son pays dans le chaos du monde. Le but n'est pas tant la résistance de l'Etat aux marchés qu'un nouveau départ de la nation dans le fil de son histoire. Il faut inscrire l'action politique de demain dans le long et patient retissage de l'identité historique des nations."
Soleo23
“Dieu et mon Roi” : comme en Angleterre, comme en Belgique, comme au Danemark, comme en Espagne, comme en Hollande, comme en Norvège, comme en Suède. Ce ne sont pas les pays les plus malheureux du monde, alors que la France se meurt du reniement de son passé. Mais celui-ci demeure dans les gènes de ses fils. Il ne demande qu’à être ravivé.
C.B.
“Il n’y pas plus d’extrême droite qu’il n’y a d’extrême gauche.”
Heuh le “nouveau parti anticapitaliste” de Monsieur Besancenot et le “Front de Gauche” de Jean-Luc Mélenchon, ce sont des partis centristes?
Jean Theis
“La droite n’a pas perdu parce qu’elle a mal fait”.
Si, je regrette Maître Guénaire, la droite a mal fait.
Veuillez nous citer ce qu’elle a “bien” fait ? On a beau chercher …
Lug
Je ne sais pas s’il y a vraiment eu une “extrême-droite” en France, mais ce qui est sûr c’est qu’il n’y a plus de droite nationale de conviction depuis longtemps, Chirac et Sarko ont officialisé sa mort.
Sinon, à ce genre d’article, on voit bien que l’imMonde sent le vent tourner et prépare un petit changement de cap histoire de ne pas trop désorienter son troupeau de benêts.
Buffalo
Pauvre Brasillach! Encore agité comme un épouvantail! Moi je dis que les Français seraient moins idiots s’ils avaient lu un peu plus de Brasillach. Les errements de son engagement politique final n’enlèvent rien à son grand talent.