Droit et prévention de l’avortement en Europe est un ouvrage élaboré sous la direction de Gregor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice. La réalité qu’on y lit est terrible : 44 millions d’avortements sont pratiqués dans le monde chaque année. Gregor Puppinck est interrogé par Anne Isabeth dans Présent. Extrait :
"Votre ouvrage s’appuie sur de nombreuses études. Est-il difficile de les trouver ?
Il y en a assez peu en France. Nous avons cherché largement dans la littérature scientifique, et ces études viennent principalement des Etats-Unis ou d’Europe du Nord. Les militants pro-vie sont actifs en France mais ils ont un point faible : les études de fond. Il faudrait consacrer davantage de temps et d’énergie pour étudier et approfondir ces sujets concrètement. On fait beaucoup pour l’accompagnement et l’aide des femmes en détresse, et c’est très positif. Mais mener des études de fond est aussi essentiel, parce que nos opposants en font beaucoup. Je suis, par exemple, étonné que personne n’ait noté que le taux d’avortement demeure important en France, alors qu’il a baissé en Italie et en Allemagne.
A quoi cela est-il dû ?
Nous sommes en train de l’étudier : nous avons demandé à différentes personnes en Europe de se pencher sur le sujet. Nous organiserons un séminaire à ce sujet en juin 2017 rassemblant les différents contributeurs.
Vous évoquez la prévention de l’avortement. Un sujet dont on n’entend jamais parler en France ?
Non, effectivement, ou lorsqu’on en parle c’est sous le seul angle de la contraception. Alors qu’elle est largement contre-productive, puisque la majorité des femmes qui avortent prennent un contraceptif. S’il n’y a pas de prévention de l’avortement en France, c’est précisément parce que l’avortement est considéré comme une liberté. Or la prévention s’oppose à l’idée que l’avortement est un bien."