Dans son livre sur l'islam, Annie Laurent pose deux postulats incontestables :
- l’islam, en l’état, n’est pas réformable et même s’il existe des courants et des personnalités, isolés mais qu’il faut soutenir, pour tenter de l’amener à évoluer, nous sommes encore très loin de le voir entrer dans la modernité telle que nous la concevons.
- Il ne faut donc pas espérer voir se développer chez nous un « islam de France » compatible avec les principes de la République et duquel nous n’aurions rien à craindre.
L’Europe et la France font partie de ses objectifs, même si, pour l’heure, il avance pacifiquement. Des « affaires » comme celles du voile ou du burkini, habilement orchestrées par les Frères musulmans, permettent de mesurer les capacités de résistance de la société européenne, et celles de mobilisation et de solidarité de la communauté musulmane, les unes apparaissant plus fortes que les autres. Face à ce péril, car c’en est un, Annie Laurent préconise d’abord de renoncer à toute candeur et de cesser de se laisser manipuler.
Le voile, symbole par excellence de la place de la femme dans l’islam, bien que, paradoxalement, il soit bien antérieur à Mahomet et que l’obligation explicite de couvrir les cheveux ne figure nulle part dans le Coran, a été instrumentalisé depuis des années, le refuser revenait à rejeter l’autre et ses différences. Or, comme l’auteur le démontre, citant Rafik Smati, président du mouvement Objectif France,
le foulard islamique n’est pas un attribut religieux, mais un outil de conquête politique. Ne soyons pas naïfs : le voile est l’étendard de l’islamisme ! »
Sur le mariage, Annie Laurent entame une réflexion importante sur les unions interreligieuses entre chrétiens et musulmans, invitant les hommes d’Église à bien mesurer le fossé qui sépare les deux conceptions du mariage, de la vie conjugale, de l’amour et du respect mutuel entre les époux, de l’éducation des enfants et, renonçant à tout irénisme en ce domaine, à ne pas favoriser, sauf assurances certaines pour le conjoint catholique et ses enfants, la bénédiction de ces unions.
Le dialogue interreligieux semble, en effet, avoir aggravé un relativisme déjà trop présent dans l’air ambiant. Une partie de l’Église, devenue frileuse dès qu’il s’agissait de proclamer hautement sa foi et ses dogmes, a cédé du terrain face à une religion simple et exigeante, structurée et encadrant tous les actes de la vie. Beaucoup de nos contemporains, peu préparés à exercer leur liberté d’enfants de Dieu, y trouvent les repères qui leur manquent, en même temps d’ailleurs qu’une permissivité des mœurs, en tout cas pour les hommes, plus facile à vivre que les exigences morales du catholicisme…