Le pèlerinage organisé à Lourdes par la Fraternité Saint-Pie X du 28 au 30 octobre 2023 a connu un fort succès avec la présence d’environ 7000 fidèles. Les messes se sont déroulées dans la basilique souterraine Saint-Pie X, bondée pour l’occasion, avec de nombreux malades, des élèves des différentes écoles de la Fraternité, des séminaristes, des religieuses, des familles, des scouts et même un député français…
Plusieurs chemins de croix se sont succédés samedi après-midi :
La procession aux flambeaux du samedi soir n’a pas pu avoir lieu en raison de celle organisée en même temps par le pèlerinage des Gardians, venus à cheval et costumés.
Dimanche après-midi, le salut du Saint-Sacrement, la procession sur l’esplanade et les vêpres ont été suivies d’une bénédiction personnelle de chaque malade par l’abbé de Jorna, supérieur du district de France de la FSSPX :
Dans son homélie de la messe du samedi, en la fête des saints apôtres Simon et Jude, l’abbé Louis-Marie Berthe, prieur de Fabrègues, a rappelé l’importance de la croix dans notre vie spirituelle :
[…] Voilà quelle fut la pédagogie de la Vierge Marie à l’égard de Bernadette âgée seulement de 14 ans. Voilà comment la Reine du Ciel forme et élève ses enfants – dans le creuset de la souffrance. Pédagogie toute surnaturelle, éducation profondément chrétienne, qui s’appuie sur le seul fondement solide de toute vie de foi et de charité : la Croix de Jésus-Christ : comment ne pas apercevoir, en effet, derrière les gesticulations apparemment insensées de la jeune voyante, l’humiliation et l’anéantissement du Sauveur lui-même, méprisé et compté pour rien ; comment ne pas percevoir derrière le visage tout barbouillé de Bernadette une pâle mais authentique image de la sainte Face de Jésus-Christ défigurée par nos péchés, sans apparence, ni beauté ? Comment ne pas deviner derrière les herbes amères que la Vierge lui demande de manger l’amertume du Calice, que Jésus boit jusqu’à la lie dans son agonie à Gethsémani ?
Et pour donner à Bernadette l’intelligence de la Croix, et le sens de la souffrance chrétienne ; pour soutenir la jeune fille dans l’opposition et la contradiction, dans le mépris et les moqueries, qu’elle connaît immanquablement ; la Vierge Marie lui donne un mot d’explication ; un mot, pas plus : « pénitence ». « Sais-tu qu’on te croit folle de faire des choses pareilles », dit-on à Bernadette sur le ton du reproche ? « Pour les pécheurs » répond-elle simplement. Un leitmotiv qui revient sans cesse sur ses lèvres lorsqu’on lui demande de justifier sa conduite : « En pénitence, pour moi d’abord ; pour les autres ensuite », dit-elle une autre fois. Le péché est-il donc si grave, qu’il faille en arriver là pour en faire pénitence ? Bernadette l’a vite compris : qu’il n’y a de souffrance sur la terre que parce qu’il y a le péché, c’est-à-dire la révolte de l’homme contre Dieu. Oui, la souffrance est le prix à payer un jour ou l’autre, le prix du péché, du nôtre, mais aussi, de celui des autres. Oui, ce jour-là, Bernadette a compris que la Croix était la réparation, le seul remède au péché, au nôtre, mais aussi à celui des autres.
Bien chers pèlerins, sommes-nous venus à Lourdes pour entendre autre chose ? Aurions-nous la faiblesse de penser que la Vierge, depuis, a changé d’avis ? Quel que soit notre âge, notre condition et nos difficultés, la Vierge Marie est là pour nous encourager à porter notre Croix, celles que nous venons aujourd’hui déposer à ses pieds ; elle est là pour nous rassurer et pour nous dire qu’en l’embrassant, cette croix, nous marchons dans la bonne direction ; elle est là pour pousser, ceux qui hésitent encore, à la prendre à pleines mains et de bon gré. Parce que nous sommes pécheurs – nous rappelle-t-elle avec douceur – nous devons payer le prix de nos péchés, de nos révoltes, et de notre infidélité à Dieu. Souffrir chrétiennement, n’est-ce pas sentir dans sa chair la grave subversion du péché ? N’est-ce pas revivre au-dedans de nous, le désordre qu’on a mis au-dehors par notre péché ? Porter sa croix avec Jésus, n’est-ce pas assumer le péché qu’on a commis pour le détruire et le réparer ? Et quand bien même nous aurions consumé tout notre péché, comment ne porterions-nous pas, dans notre corps et dans notre âme, avec Jésus en agonie, le péché du monde ? Oui, il n’y a pas de vie chrétienne authentique, semble nous redire la Vierge immaculée de tout péché, il n’y a pas de vie chrétienne authentique en dehors de la Croix de Jésus-Christ ; en dehors donc de la reconnaissance du péché de l’homme. […]
Lundi 30 octobre, M. l’abbé Vaillant, Directeur de l’Ecole Sainte-Marie, a prêché sur la Sainte Vierge, avant un chapelet à la grotte sous une pluie battante.
Source des photos : La Porte Latine