Le 6 août 1993, Jean-Paul II publiait l’encyclique Veritatis Splendor, adressée d’abord aux évêques, portant sur l’enseignement moral de l’Église. Ce texte prophétique, auquel avait collaboré de près le Cardinal Joseph Ratzinger, est aujourd’hui à redécouvrir… C'est ce que nous propose le frère Clément-Marie de la Famille Missionnaire Notre-Dame :
"C’est en la fête de la Transfiguration, vingt-cinq ans après l’encyclique Humanae Vitae, du pape Paul VI, que Jean-Paul II a signé l’encyclique Veritatis Splendor. Adressée d’abord aux évêques, elle porte « sur quelques questions fondamentales de l’enseignement moral de l’Église ». Débutant par une admirable méditation de l’évangile du jeune homme riche, Jean-Paul II approfondit la réponse de Jésus à la question morale : « Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Si le pape Jean-Paul II a estimé nécessaire cette encyclique, c’est, ainsi qu’il l’écrit lui-même, en raison de « la discordance entre la réponse traditionnelle de l’Église et certaines positions théologiques, répandues même dans des séminaires et des facultés de théologie, sur des questions de première importance pour l’Eglise et pour la vie de foi des chrétiens… »[1]
La théologie morale d’aujourd’hui en question…
Par ce texte, le pape a voulu s’opposer, au nom même de l’évangile, à une certaine théologie morale déployée ces dernières décennies, et qui n’a eu de cesse de nier le péché ou, pour le moins, son existence concrète – cette tendance s’est manifestée dans les réactions de membres de l’Église contre l’encyclique Humanae Vitae, et demeure aujourd’hui très prégnante.
Pour beaucoup, en effet, on ne peut jamais – ou presque – déclarer qu’un acte concret est un péché, parce que nous ne pouvons pas juger les intentions de son auteur, ou encore parce qu’il peut exister bien des circonstances atténuantes qui diminuent ou suppriment la responsabilité de l’auteur de l’acte. Le cardinal Joseph Ratzinger le remarquait : « De nos jours, la discussion morale consiste, pour une grande part, à libérer les hommes de la faute, en la faisant dépendre de conditions qui ne sont jamais réunies. Le mot caustique de Pascal nous vient à l’esprit : « Ecce patres, qui tollunt peccata mundi ! » (« Voici les pères qui enlèvent les péchés du monde ! »). D’après ces « moralistes », il n’y a tout simplement plus aucune faute. »[2]
Ainsi, en voulant faire dépendre le péché presque exclusivement de l’intention ou des circonstances, on nie l’existence même du péché dans la pratique. C’est ainsi qu’on refuse depuis longtemps de parler clairement de l’adultère comme d’un péché ou que, de plus en plus, on refuse de parler de péché pour les actes homosexuels.
L’encyclique Veritatis Splendor
C’est à cette tendance que Jean-Paul II a réagi dans son encyclique Veritatis Splendor, laquelle est d’une brûlante actualité… Publiée le 6 août 1993, elle est le fruit d’un long travail – près de six années.[3] Joseph Ratzinger, qui a collaboré très activement à ce document,[4] considère même qu’il s’agit du « texte théologiquement le plus élaboré du pontificat. »[5] Jean-Paul II souligna devant la curie romaine l’importance qu’il accordait à cette encyclique, et la cohérence qu’elle formait avec son combat pour la dignité de l’homme : « Dans le passé, il fallait dire la vérité sur l’homme à l’Europe de l’Est, au-delà du mur de Berlin ; il est maintenant nécessaire de réaffirmer cette vérité également à l’homme qui vit à l’Ouest et qui regarde avec intérêt vers l’Est. L’homme est le même partout : il n’est pas de lieu où ne soient valables les paroles du Christ sur la vérité, seule capable de nous rendre libres (cf. Jn 8, 32). Ces paroles constituent la base de la doctrine sociale de l’Église, comme cela ressort de Centesimus annus (cf. nº 46), et elles sont le fondement de toute la morale humaine, si celle-ci ne veut pas se condamner elle-même à une autodestruction relativiste (cf. Veritatis splendor, nº 87). »[6]
Le pape, dans ce document d’une grande précision, rappelle que certains actes ou comportements concrets sont toujours « intrinsèquement mauvais », « irrémédiablement mauvais », et sont « par eux-mêmes des péchés ».[7] Malheureusement, en s’opposant à cette doctrine morale traditionnelle, la théologie morale de ces dernières décennies, tout comme une certaine « pastorale » déconnectée de la doctrine ou située en opposition avec elle, n’a fait qu’altérer ainsi le sens du péché.
Dans cette encyclique, Jean-Paul II met en garde contre l’attitude inacceptable de celui « fait de sa faiblesse le critère de la vérité sur le bien », attitude qui « corrompt la moralité de toute la société » et « finit par confondre tous les jugements de valeur. »[8] Lucidité, hélas, prophétique… Il évoquait alors « l’attitude pharisaïque qui prétend éliminer le sentiment de ses limites et de son péché, qui s’exprime aujourd’hui particulièrement par la tentative d’adapter la norme morale à ses capacités, à ses intérêts propres et qui va jusqu’au refus du concept même de norme. »[9]
Dans l’Église elle-même, cette théologie morale – répandue dans la « pastorale » comme dans des cours d’université – n’a eu de cesse d’insister sur les circonstances atténuantes pour légitimer « des exceptions à la règle générale et permettre ainsi d’accomplir pratiquement, avec une bonne conscience, ce que la loi morale qualifie d’intrinsèquement mauvais. »[10] Ou bien l’on a tellement insisté sur le caractère particulier de chaque cas qu’on a instauré une « séparation, voire une opposition, entre la doctrine du précepte valable en général et la norme de la conscience de chacun, qui déciderait effectivement, en dernière instance, du bien et du mal. Sur ce fondement, on prétend établir la légitimité de solutions prétendument « pastorales », contraires aux enseignements du Magistère, et justifier une herméneutique « créatrice », d’après laquelle la conscience morale ne serait nullement obligée, dans tous les cas, par un précepte négatif particulier. »[11]
Jean-Paul II pourtant – à la suite de la Tradition de l’Église – avait été clair : « Une fois reconnue dans les faits la qualification morale d’une action interdite par une règle universelle, le seul acte moralement bon consiste à obéir à la loi morale et à éviter l’action qu’elle interdit. »[12]
Et la miséricorde ?
Ce texte fondamental du pontificat de Jean-Paul II est donc une réponse à l’impasse de cette théologie morale relativiste, qui depuis bien longtemps n’ose plus appeler le péché par son nom. Si cette « morale » est assez confortable et tranquillisante dans un premier temps, elle ne le reste pas longtemps, parce qu’elle ne libère pas en vérité. « La vérité vous rendra libres », a dit Jésus (Jn 8, 32). Il est donc clair pour la doctrine morale de l’Église qu’il existe des actes qui sont toujours objectivement des péchés graves, quelles que soient les intentions de celui qui les commet, et quelles que soient les circonstances. L’adultère en fait partie.[13] Les actes homosexuels en font partie.[14]
Quid alors de la miséricorde ? Affirmer l’existence d’actes intrinsèquement mauvais, n’est ce pas condamner les personnes qui les commettent ? La miséricorde n’est pas la négation du péché. Au contraire : « Le Christ, dans sa Passion, éclaire pleinement la gravité du péché et il le vainc par sa miséricorde. »[15] Ne peut être pardonné qu’un acte qui est appelé par son nom et regretté. Ainsi l’a compris le fils prodigue : « Je me lèverai, j’irai chez mon père et lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils… » (Lc 15, 18-19). La miséricorde exige un changement de vie.[16] Alors elle peut se déverser et elle est effectivement infinie. Alors on peut en éprouver et en goûter la tendresse. Mais saint Jean nous avertit : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. Si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste va jusqu’à pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice » (1 Jn 1, 8-9). Joseph Ratzinger écrivait : « Le véritable amour est prêt à comprendre, mais non pas à approuver ou à déclarer innocent ce qui n’est ni approuvable, ni innocent. Le pardon connaît un chemin intérieur : le pardon, c’est la guérison, c’est-à-dire qu’il exige le retour à la vérité. S’il ne le fait pas, il accepte l’autodestruction, il se met en contradiction avec la vérité et, par là même, avec l’amour. »[17]
Benoît XVI et Veritatis Splendor
Nous avons souligné plus haut la part importante que Joseph Ratzinger a prise dans l’élaboration de cette encyclique. On peut encore souligner que le pape émérite Benoît XVI, pourtant très discret depuis 2013, a par deux fois souligné l’importance de Veritatis Splendor depuis sa renonciation à l’exercice du ministère pétrinien. La première fois en 2014, dans une contribution à un livre sur son prédécesseur Jean-Paul II.[18] Dans ces pages, le pape émérite s’arrête sur Veritatis Splendor plus longuement que sur tous les autres textes, et écrit notamment : « Il a fallu de longues années pour que l’encyclique Veritatis splendor, consacrée aux problèmes moraux, parvienne à maturité et aujourd’hui elle conserve toute son actualité. (…) Étudier cette encyclique et l’assimiler reste un grand et important devoir. »
La seconde fois, c’était dans la fameuse lettre à Monseigneur Vigano, début 2018 ; ce dernier avait demandé à Benoît XVI de rédiger une introduction aux onze fascicules de différents auteurs présentant la théologie et la philosophie du pape François, à l’occasion du cinquième anniversaire de son élection. Mais le pape émérite a gentiment refusé cette proposition, justifiant notamment ainsi son refus : « Accessoirement, je voudrais vous faire part de ma surprise de voir également figurer parmi les auteurs le professeur Hünermann qui, au cours de mon pontificat, s’est distingué pour avoir mené des initiatives anti-papales. Il a largement participé à la publication de la « Kölner Erklärung » qui, en ce qui concerne l’encyclique Veritatis Splendor, a attaqué l’autorité magistérielle du pape de manière virulente, particulièrement sur des questions de théologie morale. »
Conclusion : revenir à Veritatis Splendor…
Plus que jamais aujourd’hui, il nous faut revenir à ce texte avec courage. Hier on n’a plus osé appeler le divorce un péché. Aujourd’hui on n’ose plus appeler péché l’adultère, l’acte homosexuel, ni l’avortement. Et demain ? Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est donc un mea culpa des théologiens moralistes qui ont refusé l’enseignement pourtant traditionnel de Veritatis Splendor. Jean-Paul II s’était adressé sans langue de bois en 1981 à des étudiants : « Apprenez à penser, à parler et à agir selon les principes de la simplicité et de la clarté évangéliques : « oui, oui, non, non ». Apprenez à appeler blanc ce qui est blanc et noir ce qui est noir – mal ce qui est mal et bien ce qui est bien. Apprenez à appeler le péché péché, et ne l’appelez pas libération ou progrès, même si toute la mode et la propagande disent le contraire. C’est par une telle simplicité et clarté que se construit l’unité du Royaume de Dieu. »[19] Dire qu’un péché est un péché, ce n’est pas condamner le cœur d’une personne, c’est l’éclairer sur la gravité de son acte pour que soit rendue possible la miséricorde ; c’est tout simplement être fidèle à l’Évangile. Jean-Paul II avait bien distingué : « L’erreur et le mal doivent toujours être condamnés et combattus ; mais l’homme qui tombe ou se trompe doit être compris et aimé. »[20]
Voilà pourquoi il nous faut, aujourd’hui, redécouvrir Veritatis Splendor : car « l’amour trouve sa joie dans la vérité » (1 Co 13, 6).
Frère Clément-Marie
Quelques extraits de Veritatis Splendor
« Aujourd’hui, […] il paraît nécessaire de relire l’ensemble de l’enseignement moral de l’Église, dans le but précis de rappeler quelques vérités fondamentales de la doctrine catholique, qui risquent d’être déformées ou rejetées dans le contexte actuel. […] Il faut noter, en particulier, la discordance entre la réponse traditionnelle de l’Église et certaines positions théologiques, répandues même dans des séminaires et des facultés de théologie, sur des questions de première importance pour l’Église et pour la vie de foi des chrétiens, ainsi que pour la convivialité humaine. » (nº 4)
« Jésus indique au jeune homme les commandements comme condition première et imprescriptible pour avoir la vie éternelle. » (nº 17)
« De fait, la Loi nouvelle ne se contente pas de dire ce qui doit se faire, mais elle donne aussi la force de « faire la vérité ». » (nº 24)
« Il appartient à l’Église d’annoncer en tout temps et en tout lieu les principes de la morale, même en ce qui concerne l’ordre social, ainsi que de porter un jugement sur toute réalité humaine. » (nº 27)
« On a attribué à la conscience individuelle des prérogatives d’instance suprême du jugement moral, qui détermine d’une manière catégorique et infaillible le bien et le mal. À l’affirmation du devoir de suivre sa conscience, on a indûment ajouté que le jugement moral est vrai par le fait même qu’il vient de la conscience. Mais, de cette façon, la nécessaire exigence de la vérité a disparu au profit d’un critère de sincérité, d’authenticité, d' »accord avec soi-même », au point que l’on en est arrivé à une conception radicalement subjectiviste du jugement moral. […] On a tendance à attribuer à la conscience individuelle le privilège de déterminer les critères du bien et du mal, de manière autonome, et d’agir en conséquence. Cette vision ne fait qu’un avec une éthique individualiste, pour laquelle chacun se trouve confronté à sa vérité, différente de la vérité des autres. » (nº 32)
« S’il existe un droit à être respecté dans son propre itinéraire de recherche de la vérité, il existe encore antérieurement l’obligation morale grave pour tous de chercher la vérité et, une fois qu’elle est connue, d’y adhérer. C’est en ce sens que le cardinal J. H. Newman, éminent défenseur des droits de la conscience, affirmait avec force : « La conscience a des droits parce qu’elle a des devoirs. » » (nº 34)
« Les préceptes négatifs de la loi naturelle sont universellement valables : ils obligent tous et chacun, toujours et en toute circonstance. En effet, ils interdisent une action déterminée, semper et pro semper, sans exception, parce que le choix d’un tel comportement n’est en aucun cas compatible avec la bonté de la volonté de la personne qui agit, avec sa vocation à la vie avec Dieu et à la communion avec le prochain. […] L’Église a toujours enseigné que l’on ne doit jamais choisir des comportements prohibés par les commandements moraux, exprimés sous forme négative par l’Ancien et le Nouveau Testament. Comme on l’a vu, Jésus lui-même redit qu’on ne peut déroger à ces interdictions : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements : ‘Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage.’ » » (nº 52)
« Or, la raison atteste qu’il peut exister des objets de l’acte humain qui se présentent comme « ne pouvant être ordonnés » à Dieu, parce qu’ils sont en contradiction radicale avec le bien de la personne, créée à l’image de Dieu. Ce sont les actes qui, dans la tradition morale de l’Église, ont été appelés « intrinsèquement mauvais » (intrinsece malum) : ils le sont toujours et en eux-mêmes, c’est-à-dire en raison de leur objet même, indépendamment des intentions ultérieures de celui qui agit et des circonstances. » (nº 80)
« De ce fait, les circonstances ou les intentions ne pourront jamais transformer un acte intrinsèquement malhonnête de par son objet en un acte « subjectivement » honnête ou défendable comme choix. » (nº 81)
« Le fait du martyre chrétien, qui a toujours accompagné et accompagne encore la vie de l’Église, confirme de manière particulièrement éloquente le caractère inacceptable des théories éthiques, qui nient l’existence de normes morales déterminées et valables sans exception. » (nº 90)
« C’est ainsi que seule une morale qui reconnaît des normes valables toujours et pour tous, sans aucune exception, peut garantir les fondements éthiques de la convivialité, au niveau national ou international. » (nº 97)
« Dans certaines situations, l’observation de la Loi de Dieu peut être difficile, très difficile, elle n’est cependant jamais impossible. » (nº 102)
« La vérité de cette doctrine a été scellée dans le sang du Christ sur la Croix : elle est devenue, dans l’Esprit- Saint, la Loi nouvelle de l’Église et de tout chrétien. Cette « réponse » à la question morale, le Christ Jésus nous la confie d’une manière particulière à nous, pasteurs de l’Église… » (nº 114)
« Chacun de nous sait l’importance de la doctrine qui constitue l’essentiel de l’enseignement de la présente encyclique et qui est rappelée aujourd’hui avec l’autorité du successeur de Pierre. » (nº 115)
[1] Veritatis Splendor, nº 4
[2] Joseph RATZINGER, Appelés à la communion, Fayard, 1993, page 131
[3] Cf. JEAN-PAUL II, Discours aux cardinaux et à la curie romaine, 21 décembre 1993, in La Documentation catholique, nº 2087 du 6 février 1994, page 103
[4] Cf. George WEIGEL, Jean-Paul II, témoin de l’espérance, 1999, JC Lattès, page 834 ; cf. Patrice de PLUNKETT, Benoît XVI et le plan de Dieu, 2005, Presses de la Renaissance, page 121 ; cf. encore BENOÎT XVI, Dernières conversations, Fayard, 2016 : « Nous avons eu [avec Jean-Paul II] des échanges particulièrement suivis lors de la préparation de l’encyclique sur la morale et le catéchisme » (page 204).
[5] George WEIGEL, Benoît XVI, le choix de la vérité, 2008, Mame – Edifa – Magnificat, page 252
[6] JEAN-PAUL II, Discours aux cardinaux et à la curie romaine, 21 décembre 1993, in La Documentation catholique, nº 2087 du 6 février 1994, page 103
[7] Veritatis Splendor, nº 81
[8] Veritatis Splendor, nº 104
[9] Veritatis Splendor, nº 105
[10] Veritatis Splendor, nº 56
[11] Veritatis Splendor, nº 56
[12] Veritatis Splendor, nº 67
[13] Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, nº 1447, 1756, 1858, et particulièrement 2380 et 2384
[14] Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, nº 2357. On trouvera une liste non exhaustive mais plus complète de ces actes intrinsèquement mauvais dans Veritatis Splendor, nº 80
[15] Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique, nº 392
[16] La Cardinal Sarah écrit : « Beaucoup de fidèles se réjouissent d’entendre parler de la miséricorde divine, et ils espèrent que la radicalité de l’Évangile pourrait s’assouplir même en faveur de ceux qui ont fait le choix de vivre en rupture avec l’amour crucifié de Jésus. Ils ne mesurent pas le prix payé par lui sur la Croix, qui a délivré chacun de nous du joug du péché et de la mort. Ils estiment qu’à cause de l’infinie bonté du Seigneur tout est possible, même en décidant de ne rien changer de leur vie. Pour beaucoup, il est normal que Dieu déverse sur eux sa miséricorde alors qu’ils demeurent dans le péché… » (Cardinal Robert SARAH, Dieu ou rien ; Entretien sur la foi, Fayard, 2015, page 250).
[17] Joseph RATZINGER, Regarder le Christ ; exercices de foi, d’espérance et d’amour, Fayard, 1992, pages 109-110
[18] Wlodzimierz REDZIOCH dir., Accanto a Giovanni Paolo II. Gli amici e i collaboratori raccontano, avec une contribution exclusive du pape émérite Benoît XVI, Edizioni Ares, Milan, 2014, 236 pages
[19] JEAN-PAUL II, Homélie pour les étudiants, 26 mars 1981
[20] JEAN-PAUL II, Discours à l’Action Catholique Italienne, 30 décembre 1978