Brigadier-chef de la police nationale, Sébastien Jallamion a été suspendu pour deux ans – sans traitement –, puis a été condamné, après avoir publié, sur son compte Facebook privé, sept photos dénonçant… les assassins islamistes d’Hervé Gourdel. Adhérent du SIEL, il explique à Minute le bras de fer actuel entre les policiers et leurs autorités :
"[…] Le laxisme judiciaire galvanise une certaine catégorie de la population, qui, confortée par ce sentiment d’impunité, n’hésite plus à passer à l’acte. Et cela est quotidien : les policiers sont insultés en permanence, ils sont des cibles, on l’a bien vu avec le drame de Viry-Châtillon, où apparaît la détermination d’individus prêts à tuer. Et pas simplement en région parisienne.
A Marseille, en région lyonnaise, il y a des quartiers, des pans entiers du territoire, contrairement à ce que nous dit l’exécutif, qui sont de facto des zones de non-droit, parce que la police, lorsqu’elle n’a pas pour instruction de ne pas inter- venir, n’a pas les moyens de le faire en toute sécurité.
[…] Ce n’est pas le fait que des fonctionnaires de police aient été grièvement brûlés à Viry-Châtillon qui a provoqué ce mouvement, mais l’absence de réaction de l’État. Quelles sont les mesures sécuritaires qui ont été prises à Viry-Châtillon depuis le 8 octobre ? Comment se fait-il qu’il n’y ait eu aucune interpellation ? Sans oublier que la mission des fonctionnaires de police consistait à surveiller une caméra de surveillance… Aujourd’hui, leurs collègues dénoncent ainsi les tâches indues, les missions ni faites ni à faire, dangereuses même quand ils sont envoyés en sous-nombre dans des quartiers dans lesquels, en cas de rapports de force, ils n’auront pas le dessus. Cette absence de volonté d’affirmer l’autorité de l’État crée, chez les policiers, le sentiment de ne pas être soutenus par leur hiérarchie. […]"