La Croix consacre un article au Festival des Poussières, association du collectif Anastasis qui rassemble des chrétiens de gauche de différentes confessions (catholiques, protestants). On apprend dans l’article qu’il s’agit d’ :
Un christianisme de gauche qui se régénère par la rencontre entre les marges de l’Église et des pratiquants assoiffés de cohérence.
Ne riez pas svp.
Concernant la cohérence, on se demande quelle définition est donnée à ce terme, puisque c’est visiblement le règne du relativisme dans les ateliers :
Chrétiennes militantes « dans un parti qui défend le droit à l’avortement », femmes qui s’interrogent sur « la banalisation de l’IVG », mères catholiques confrontées à l’avortement. Et dans tout ça, la foi et le rapport à l’Église. […] L’atelier « regards sur l’IVG : chrétiennes et féministes, l’introuvable positionnement ? » au Festival des Poussières illustre bien la vocation du festival […]. D’un côté, un hôpital de campagne pour des chrétiens – du révolutionnaire au réformiste – vivant des tensions avec l’institution ecclésiale. De l’autre, un laboratoire pour des catholiques « génération pape François » souvent plus ancrés dans l’institution, sensibles aux questions écologiques et de justice sociale et en quête d’approfondissement de la portée politique de l’Évangile.
[…] le festival propose de nombreux temps spirituels, des plus classiques – la liturgie des heures – aux plus originaux – une prière « queer », au jargon inclusif où flottent des drapeaux LGBT accrochés au christ de Taizé.
Pendant la messe du dimanche célébrée en plein air par le prêtre jésuite Marcel Rémon, l’homélie est prêchée par une laïque de la communauté de vie de La Viale en Lozère. Cette place nouvelle accordée au rite et à la prière s’expliquerait notamment, selon la sociologue Tiphaine Langlois, par « un besoin d’affirmation » dû à une « double condition minoritaire » de ces chrétiens « minoritaires dans la société comme catholiques, et minoritaires comme catholiques à gauche ».
De fait, le festival fonctionne comme un « hôpital de campagne », selon l’expression du pape François, accueillant ceux qui ont été blessés dans leur rapport à l’Église catholique. Des personnes LGBT ne trouvant pas leur place dans les paroisses, des femmes critiques de la place qui leur est accordée dans l’institution. Mais aussi, pour beaucoup, des chrétiens inquiets de la montée du vote à l’extrême droite des catholiques, comme des militants de gauche chrétiens isolés dans leurs espaces politiques… […]
Finalement qu’est-ce qui réunit ce mélange disparate ? C’est écrit sans détour :
Une certitude unit toutefois la plupart des participants : la lutte contre « l’extrême-droitisation du catholicisme » constitue un enjeu majeur. […]
Le programme du festival dénonce “La récupération identitaire des Chrétiens d’Orient” ou encore l'”écofascisme”, tandis qu’une intervention propose de “Construire la lutte chrétienne contre l’extrême droite”. Tout un programme… Des débats qui ne vont pas sans susciter quelques tensions. Certains festivaliers doutent de la pertinence d’une « théologie lesbienne » pour dépasser les discriminations. Ils en sont là.