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Liberté d'expression

« Ils disent que le débat est ouvert à tous, mais derrière on est fliqué… »

« Ils disent que le débat est ouvert à tous, mais derrière on est fliqué… »

Un retraité a écrit en préfecture du Val-d’Oise et a eu la surprise d’être interrogé par les services du renseignement :

C’est une simple lettre adressée au préfet du Val-d’Oise qui a tout déclenché. Nous sommes en décembre et Jacques a envie de faire remonter des « doléances ». « A l’époque la mairie n’avait pas encore mis de cahier à disposition, explique-t-il. Je me suis dit qu’il n’y avait qu’un seul moyen officiel de s’exprimer, en transmettant directement à la préfecture. »

Car à ses heures perdues, ce retraité aime débattre. Il fait partie depuis longtemps d’un petit groupe sur les réseaux sociaux, appelé la lucarne, au sein duquel on commente l’actualité politique. Lorsqu’a émergé le mouvement des Gilets Jaunes, un petit forum issu du premier a été créé intitulé « les gilets jaunes solidaires du Val-d’Oise ».

C’est une synthèse des réflexions de ce groupe que Jacques a voulu faire remonter. Il a envoyé quatre pages de doléances sur des thèmes variés allant des écarts de revenus à l’Euro en passant par l’éducation et la laïcité. Le document est assorti d’une lettre signée par le Mériellois et demandant au préfet de « transmettre au Premier ministre ».

L’histoire aurait pu s’arrêter là mais la semaine dernière, Jacques reçoit un appel émanant du service départemental du renseignement territorial. « Ils m’ont demandé de venir me présenter à leur bureau », explique le Val-d’Oisien. « Ou alors m’ont dit qu’ils pouvaient venir à mon domicile. »

Vendredi dernier, le retraité reçoit donc la visite de deux agents qui sont restés… une heure et demie. « Ils m’ont posé beaucoup de questions, mais ne m’ont jamais dit pourquoi. » Qui sont les membres de son groupe, a-t-il fait partie d’un parti politique… Le Val-d’Oisien n’a pourtant jamais manifesté avec les Gilets Jaunes. « Mon groupe de discussion est un mélange de gens raisonnables qui n’ont jamais rien cassé et qui ne vont même pas sur les ronds-points ! »

Du côté de la préfecture, on considère cette démarche comme « normale ». « A partir du moment où ce monsieur se présente comme un Gilet Jaune, il est normal qu’on le contacte. Ces doléances émanaient d’un groupe que nous ne connaissions pas du tout, on se pose logiquement des questions. Comme tout mouvement sociétal, il est suivi par les renseignements. Et d’ailleurs il n’y a pas eu de convocation, nous l’avons invité à nous rencontrer. »

Bienvenue en macronie.

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2 commentaires

  1. C’est sûr que les voyous de banlieue eux n’écrivent pas à la préfecture pour demander le droit d’exercer leurs affaires

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