L’Homme nouveau évoque la conférence donnée mardi 6 juin par l’association SOS Calvaires avec l’abbé Raffray (Institut du Bon Pasteur), sur le thème “Remettre la croix au milieu du village, la jeunesse revient à la Foi” :
[…] « J’avais besoin de concret, d’avoir un métier avec des prises de risques » dit-il pour expliquer son choix professionnel. « Être directeur général de SOS Calvaires est un métier de paroles » poursuit-il « je rencontre des personnes, je m’intéresse à leur histoire, à leur patrimoine ». La croix restaurée devient un lieu de sociabilité dans le village, les habitants ont participé à sa reconstruction.
Deux semaines après un entretien informel sur les routes de Chartres en 2022, il a entassé l’ensemble de ses affaires dans sa voiture, direction l’atelier situé à côté d’Angers. Alexandre clame sur tous les toits la nécessité de proposer à la jeunesse des moyens concrets de se donner. Pour lui, l’incarnation du catholicisme dans le bois de la Croix vaut mieux que tous les beaux discours. Il en veut pour preuve les nombreuses personnes qui poussent la porte de l’atelier.
Le soir-même, il se retrouve au théâtre de Saint-Léon pour la conférence qu’il donne avec l’abbé Raffray. Devant les jeunes et les moins jeunes, Alexandre raconte ces transformations qui se déroulent sous son nez. Sacha, Clément et tant d’autres fabriquent des croix de leurs mains alors qu’ils ne sont même pas baptisés. « A un moment, nous sommes obligés de lever les yeux vers Celui que l’on restaure, et c’est accessible à tous » déclare-t-il. En plus d’être concrète, l’action de rétablir un calvaire reconnecte les hommes à leurs racines, à leur patrimoine.
La croix rénovée devient « leur » calvaire. Or combien ont ce besoin de savoir d’où ils viennent ? La devise de l’association reprend celle des Chartreux « Stat Crux dum volvitur orbis » (« La Croix demeure tandis que le monde tourne »). En toile de fond, l’objectif est de s’enraciner dans l’immuable. « Nous restaurons le matériel pour transmettre l’immatériel » souligne Alexandre. En œuvrant à la conservation du patrimoine français, SOS Calvaires reconstruit le règne du Christ au sein des villages.
L’association reprendrait presque le fonctionnement d’une confrérie de métiers de l’Ancien Régime. Ses membres ne sont jamais à court de projets : « nous irons aux JMJ en bateau avec une croix. », « Le 30 septembre prochain, nous projetons de poser un calvaire au Mont-Saint-Michel », « On se développera peut-être un jour à l’international, qui sait ! » enchaîne Alexandre, les yeux pétillants.
Parvenir à créer des souvenirs communs en gravissant les montagnes irlandaises, en posant un khatchkar en Arménie, enchaîner les pèlerinages en portant, toujours, une croix. Certains y trouvent même une véritable famille. Poussée par la fougue de la jeunesse, la branche des Bâtisseurs (équipes chargées de la réparation des croix) a déjà restauré 190 calvaires depuis le début de l’année. […]