Les féministes du droit des femmes à disposer de "leur corps" vont-elle réagir ? Que pense Laurence Rossignol de cette affaire ?
Claire, 39 ans, a décroché un poste d'auxiliaire de vie auprès d'un couple de personnes handicapées (moteurs) à Laval. Un CDI, assorti d'une période d'essai d'un mois. Une semaine avant la fin de sa période d'essai, Claire leur annonce qu'elle est enceinte. Ses employeurs décident de se séparer d'elle. En période d'essai, pas besoin de justifier une rupture de contrat. Et si ses employeurs lui ont bien dit, oralement, que sa grossesse était l'unique motif de son licenciement, ils se sont bien gardés de lui signifier par écrit. Claire raconte :
"Ils m'ont dit qu'un bébé, ça tombait malade, qu'il fallait le faire garder. Je leur ai répondu que j'avais déjà un autre enfant, que j'étais capable de m'organiser ! Ensuite ils avaient peur que je sois arrêtée avant mon congé maternité, ils s'inquiétaient de devoir me trouver une remplaçante. J'ai essayé de leur expliquer qu'être enceinte, ce n'est pas une maladie, mais rien n'y a fait". "Ce qui m'a le plus choquée, c'est quand ils m'ont dit que si je perdais mon bébé, où si je décidais d'interrompre ma grossesse, ils me garderaient."
Claire a voulu être honnête en annonçant sa grossesse avant la fin de sa période d'essai, alors que rien ne l'y obligeait.
"Dorénavant je considère que ce qui relève de l'état de santé, que ce soit grossesse ou autre, relève du privé, à condition bien sûr que vous soyez apte au travail. C'est ce que m'avait dit mon médecin, mais moi j'ai voulu être honnête. Mais cela ne m'a pas servi du tout…"