Bruno Gollnisch, dans Minute (du 4 août) :
"Le patronat fait venir des Marocains. Il les paye moins chers que s’il employait des Français, donc il fait, de son point de vue, une bonne opération en réduisant le coût de sa masse salariale, objectif indigne mais réel de la plupart des patrons des grandes sociétés mondialisées. Il a aussi à sa disposition des gens qui, surtout s’ils ne sont pas tout à fait en situation régulière, ne comptent pas les heures de travail et n’ont d’autre choix que de se montrer dociles. Dans un premier temps, cela heurte les syndicats mais, dans un deuxième temps, cela leur apporte des troupes qui compensent les pertes qu’ils subissent dans les rangs des travailleurs français. De sorte qu’un modus vivendi s’installe entre patronat et syndicats qui y trouvent chacun leur compte. Mais celui qui y perd, c’est l’Et at, donc vous et moi. Pourquoi ? Parce que cette immigration comporte des coûts annexes considérables, amplifiés par le regroupement familial réclamé, lui aussi, par le patronat. Il faut bien qu’ils se logent ; or le salaire qu’ils perçoivent ne leur permet pas de le faire ; donc des logements leur sont attribués sur le contingent de logements sociaux. Qui les paye ? L’Etat, donc les contribuables. Il faut bien que leurs enfants aillent à l’école – et Dieu sait s’ils font des enfants, eux ! On construit donc des écoles, on embauche des enseignants, on verse des allocations familiales, parfois des bourses. Qui paye cela ? L’Etat, donc les contribuables. Je pourrais citer les frais des soins de santé, tout ce qui a trait à la protection sociale, les coûts divers (humains, écologiques, etc.) de l’urbanisation inconsidérée induite par l’immigration, etc. Tout cela pour vous démontrer que le coût social de l’immigration a été nettement plus important que les cotisations versées par les em ployeurs, et même de celles-ci augmentées des impôts et taxes payés par les immigrés. L’employeur français, lui, il n’en avait que faire. Que le solde soit négatif n’avait aucune importance pour lui puisque tous les Français payaient – et continuent de payer. La France a inventé le système mixte parfait : grâce au système capitaliste, les profits sont immédiats, et grâce au système socialisé ou cryptosocialiste, les coûts sont dilués dans la masse et assumés par la collectivité. Privatisation des profits, socialisation des coûts, voilà comment la France est devenue le paradis du capitaliste. Et comment elle a sombré.
A qui en voulez-vous ?
Pour ce qui est des immigrés, je ne peux pas leur en vouloir. Ceux qui sont venus pour travailler avaient besoin d’argent pour faire vivre leur famille, ils se sont expatriés pour cela et cela n’a pas dû être toujours facile pour eux. Ceux qui viennent maintenant, non plus pour une immigration de travail mais pour une « immigration de confort », sont en quête d’une vie meilleure que dans leurs pays. C’est illusoire mais à leur place, qui n’y aurait pas songé ? Je distingue bien sûr ceux-ci de tous ceux qui, désormais, nous méprisent, nous insultent, nous haïssent. Là encore, la responsabilité première en incombe aux responsables politiques, qui ont créé toutes les conditions pour que la France ne soit plus respectable et qui se trouvent tout étonnés qu’elle ne soit plus respectée. J’en veux principalement aux dirigeants politiques de la France, qui ont été complices ou qui ont manqué de lucidité, ce qui est revenu au même. Et aux dirigeants économiques, qui, eux, étaient parfaitement conscients de ce qu’ils faisaient. Le Medef et son prédécesseur, le CNPF, portent une responsabilité très lourde."