De Sandro Magister :
"L'attentat terroriste islamiste de Mumbai a eu lieu alors que les chrétiens de l’Inde sont encore sous le choc des violences hindouistes dans l’Orissa et d’autres régions. Dans leur brutalité, les bilans des deux attaques sont comparables. Plus de 190 personnes tuées en un seul jour dans la capitale économique de l’Inde. Au moins 118 morts certifiées dans l’Orissa, mais d’autres sources vont jusqu’à 500. Il y a aussi les centaines de blessés, les églises détruites, les milliers de maisons incendiées, les dizaines de milliers de fugitifs.
Pris entre deux fondamentalismes agressifs, le musulman et l’hindouiste, le "petit troupeau" chrétien de l’Inde se distingue par son refus de recourir à la violence. L’usage de la force, il le demande aux autorités constituées, mais elles manquent à leur devoir sur ce point. Le soutien de la communauté internationale est également faible, distrait. Même les chrétiens du monde entier ne manifestent pas une forte solidarité envers les victimes qui ont la même foi qu’eux, en Inde ou ailleurs dans le monde. […]
En frappant au cœur Mumbai, ses hôtels de luxe et sa clientèle occidentale, l’attentat musulman a obtenu une très grande visibilité dans les médias du monde entier. Les victimes désignées étaient américaines, anglaises, juives, ce qui a suffi pour donner une secousse à la géopolitique mondiale mais ne justifie pas que l’on néglige les violences interreligieuses qui ensanglantent chaque jour le sous-continent indien et qui, dans un avenir proche, vont probablement connaître une recrudescence, avec de nouveaux affrontements entre musulmans et hindouistes."
MJ