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France : L'Islam en France / Médias : Désinformation

Intégrisme catholique en prison…

Intégrisme catholique en prison…

Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :

La grande enquête menée par l’Ifop sur les musulmans de France n’en finit pas de faire des vagues. On ne s’étonnera pas que Libération souligne que cette étude ait été particulièrement reprise dans la presse conservatrice française, du Figaro au Point, en passant par le Journal Du Dimanche ou Valeurs Actuelles.

Dès le soir de sa publication, Jean-Michel Apathie s’empressait sur le plateau de Quotidien de détricoter l’analyse qui en était faite par les médias classés à droite. Il s’indignait du jeu dangereux qui consiste, selon lui, à exacerber sur les peurs et à stigmatiser les musulmans dans leur ensemble.

Quelque temps après cette chronique, une éditorialiste économie de l’émission 20h BFM, Amélie Rosique, se disait quant à elle terrorisée de la montée dans les prisons françaises des détenus qui se réclament de l’intégrisme… catholique. Évidemment, une telle sortie, par sa déconnexion de la réalité, a suscité l’étonnement sarcastique de nombreux observateurs, ces derniers se déclarant très curieux de prendre connaissance du rapport sur lequel l’éditorialiste appuyait ses dires.

Le rétropédalage ne tarda pas à venir, puisque le 20 novembre, la journaliste de BFM s’excusait sur X en avouant avoir « fait un raccourci hâtif des conclusions du rapport de l’historien Nicolas Lebourg, ce qui a pu semer le trouble chez un certain nombre de nos téléspectateurs ». L’on peine cependant à comprendre deux points, qui sont souvent partagés par les mêmes personnes : la frousse devant un catholicisme de conviction et l’indifférence – voire la bienveillance – devant un islam de plus en plus conquérant.

Comment en effet ne pas s’étonner devant le sentiment de terreur que semble susciter chez certains commentateurs une parole chrétienne authentique ? L’Évangile vécue avec foi : voilà l’ennemi ! Les fantasmes les plus fous, dignes des pires heures des hussards noirs de la République, surgissent à nouveau avec une agilité déconcertante. A croire que ces derniers ne faisaient que sommeiller…

Entendons-nous bien : on peut tout à fait, librement, refuser le dogme catholique et se fiche de sa “première communion” comme de sa première chemise. Mais quelle est cette étrange construction de l’esprit qui permet d’évoquer la montée de l’intégrisme catholique dans les prisons sans craindre le ridicule ? Un tel déphasage ne fait pas qu’interroger, il est en soi l’aveu d’une mauvaise foi.

Il n’y aurait du reste, qu’à se plonger dans l’histoire pénitentiaire pour découvrir ce que le catholicisme produit lorsqu’il est vécu de façon intégrale derrière les barreaux. Que provoque-t-il ? La conversion d’un Jacques Fesch, le dernier condamné à mort. Le témoignage bouleversant d’un André Levet, voyou multirécidiviste rattrapé par le Christ au fond de sa cellule, « la plus grande cavale que j’ai jamais effectuée, c’est celle avec Jésus », écrira-t-il.

On pourrait encore citer les Poèmes de Fresnes de Brasillach qui témoignent combien une captivité vécue unie au Fils de l’homme, lui-même condamné à mort, donne un renouveau spirituel et un souffle dont personne de sensé ne sauraient raisonnablement s’inquiéter.

Dans son discours de clôture de l’assemblée plénière des évêques de France à Lourdes, début novembre, le cardinal Aveline dressait justement les contours d’un chantier qu’il lui semble important de mener : le combat de la raison.

En reprenant à son compte la tenue d’un débat qui réunit, le 17 janvier 2004 à l’Académie catholique de Bavière, le cardinal Joseph Ratzinger et le philosophe Jürgen Habermas, l’actuel archevêque de Marseille exprimait son souhait que les hommes de foi aient

« le courage de dénoncer, grâce à la raison, les pathologies de la religion, lorsque celle-ci préfère la contrainte à la liberté, et, dans le même temps, dénoncer, grâce à la religion, les pathologies de la raison, lorsque celle-ci choisit d’ignorer la dimension spirituelle de l’humain ou cherche à la confiner dans l’espace privé ».

Religion de l’amour, du pardon et du prochain, le catholicisme ne terrorise personne, il invite au contraire à la plus belle des libertés, la liberté intérieure qui donne d’accomplir le bien non sous la menace du bâton mais sous l’égide d’un saint nom : Jésus.

Le deuxième point cité plus haut concernait l’indifférence – voire la bienveillance – devant un islam de plus en plus conquérant. L’éditorial de Riss dans le numéro du 12 novembre dernier de Charlie Hebdo aborde cette question.

Qu’on m’excuse par avance de le citer abondamment, mais il exprime avec précision l’étendue du problème :

« On honore la mémoire du 13 Novembre alors que beaucoup de Français ont oublié l’attentat à la station de RER Saint-Michel, en 1995, ainsi que ses auteurs, Khaled Kelkal et son complice Boualem Bensaïd. (…) L’islamisme, c’est comme le réchauffement climatique : on a beau disposer de toutes les informations sur le phénomène, personne ne le combat efficacement. Au contraire, on nous incite à l’accepter en nous y habituant. Contre les canicules futures qui rendront invivables les agglomérations bétonnées, on préconise de planter des arbres pour faire de l’ombre. (…) De la même manière, contre l’islamisme qui attaque lentement les fondations de notre démocratie aussi inexorablement que la montée du niveau des océans le fait avec le littoral, on suggère des mesures dérisoires. (…) À l’image des arbres qu’on plante pour soi-disant lutter contre le réchauffement climatique, on dissimule notre trouille sous d’obscures circulaires administratives en pensant qu’elles suffiront à nous protéger de la canicule islamiste ».

De fait, l’auteur de l’attentat du RER B, Boualem Bensaïd, avait déclaré en 1995 : « OK, c’est bon, moi j’ai perdu, mais d’autres viendront, car ici nous sommes chez nous, vos femmes porteront le hijab, et on montera jusqu’en Europe du Nord ». Pour Riss, la couardise généralisée est plus efficace que les kalachnikovs des attentats de janvier et de novembre 2015, de Toulouse et de Montauban en 2012, et de tous les autres attentats.

Éviter le piège de la frousse ou de l’indifférence, c’est faire le choix exigeant du réel : s’appuyer sur les faits, s’inspirer de l’expérience du passé et conserver dans son âme une invincible espérance. Celle qui fait dire que le bien finit toujours par l’emporter quand il est défendu, avec la grâce de la foi et la puissance de la raison.

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