Chemin de croix, de Dietrich Brüggemann, avec Lea van Acken et Florian Stetter, a reçu l'ours d'argent du meilleur scénario au dernier Festival de Berlin. Ce long-métrage raconte le parcours d'une adolescente élevée dans une famille catholique intégriste. Le cinéaste traite de l'endoctrinement au sein de ce qui apparaît être une secte, derrière laquelle on reconnaît la Fraternité sacerdotale saint Pie X. Cette dernière a publié un communiqué pour dénoncer cette "caricature" :
"[Ce film] ne correspond ni à l’esprit ni aux buts de notre Fraternité. Eduquer des jeunes de la façon décrite par ce film serait un abus de l’Evangile et de l’enseignement traditionnel de l’Eglise."
Un journaliste du Figaro Magazine a démonté le film, face à un journaliste de l'Obs, plutôt satisfait de voir un film qui traite de l'intégrisme religieux. Or, selon le journaliste du Figaro, un bon film sur l'intégrisme religieux, aujourd'hui, devrait plutôt traiter de l'islam, qui est vraiment le problème actuel.
Malheureusement, certains catholiques profitent de cette charge pour baver sur "les tradis", qui seraient trop ceci ou trop cela. Le père du réalisateur de ce film, Diethelm Brüggemann, a travaillé pour le district d'Allemagne de la Fraternité Saint Pie X, après avoir eu des problèmes avec l'université où il était professeur. Puis il s'est également brouillé et il s'intéresse maintenant à la magie, l'ésotérisme, l'alchimie… Bref, il y a derrière ce film une affaire familiale, qui appartient plus à l'ordre du règlement de comptes qu'à un travail documentaire sérieux. C'est un peu comme s'il fallait voir l'Eglise à travers le prisme de l'ex-séminariste Henri Tincq, voire la communauté Saint-Jean à travers l'ex-moine Frédéric Lenoir.