Un témoignage d’universitaire sur Liberté politique :
Le sommet a été atteint le lundi 13 mars : ce jour-là, la présidence avait enfin décidé d’organiser un vote avec comptage des voix sur la question du blocage, vote étalé sur toute l’après midi. Le comité anti-CPE, craignant de perdre face à la marée montante de la majorité silencieuse qui attendait son heure dans le calme, a organisé, avant le dit vote, et alors que tous les étudiants désirant voter n’étaient pas encore présents sur le campus, un vote préalable, à main levée, assez confus, au terme duquel ledit comité, à la fois juge et partie, a proclamé le maintien du blocage.
Le président estimant pour sa part que cela méritait quand même d’être vérifié par un comptage individuel, lança l’opération de vote qu’il avait prévu, mais celle-ci fut interrompue au bout d’une demi-heure par l’intervention d’une sorte de commando cagoulé qui, usant de la force face au personnel légitimement paniqué, et sous les insultes des étudiants anti-blocage, a réussi à faire interrompre le vote, obligeant le président à ordonner la dispersion … des anti-blocage. Il semble dès lors que la voie choisie par la présidence soit d’attendre que le gouvernement cède […].
La paroxystique situation rennaise […] est […] révélatrice de l’inquiétante prise en otage de la gauche modérée par la gauche ultra, qui la terrorise par ses discours et, ici, sa pression physique. C’est ainsi que l’université prend des allures de territoire perdu pour la République.
Et un témoignage de plus à verser au dossier (merci à alphacharlie pour cette photo qui en dit long sur l’ambiance… démocratique).
alphacharlie
Etant moi même présent lors de cette AG, il y a quelques détails inexacts:
D’abord, on ne peux pas parler réellement de “commando cagoulé”, car rien n’avais été prémédité longtemps à l’avance de plus, ce sont seulement 4 à 5 étudiants interventionistes qui on baissé leur cagoule et relevé leur foulard pour bloquer le vote organisé par l’université.
Cependant, lors de cette AG, le comité a fait voté une action. Après avoir expliqué (pour résumé) que c’était la méchante instituion de l’université qui organisait le vote, a été posé à l’assemblée cette question :
Qui est pour le boycott de ce vote ?
Qui est pour l’arret immédiat de ce vote ?
(vous noterez l’impartialité du comité qui ne propose pas de laisser le vote se dérouler normalement)
Apparemment “une majorité” (que je n’ai moi même pas constaté) s’est prononcée pour l’empêchement du vote organisé par l’université.
C’est à partir de ce verdict que quelques militants actifs sont venus bloquer ce vote, en se cagoulant un minimum, car la presse était très présente à cet endroit. Ceci explique cela. Ensuite biensur, le reste des sympatisants est venu faire “effet de masse” devant le vote, pour rendre imossible l’accès. Certains de mes amis qui attendaient leur tour dans la queue (délimitées par des barrières) ont été violentés pour ne pas aller voter, et sortir de la queue.
Ce n’est qu’après 2 à 3 minutes de flottements, dû à cette situation (on ne sait plus trop qui est qui dans cet imbroglio) que Marc Gontard (le président de l’université) a décidé de fermer la grande porte qui faisait accèder au vote.
Quelques minute par la suite, avec l’aide d’un porte voix, il a expliqué son geste. il craignait des débordements et ne souhaitait pas que l’université devienne un lieux de conflits entre étudiants.
Je peux vous assurer, qu’à la suite de la fermeture du vote la très grand majorité des étudiants ont scandés ensemble “DEMOCRATIE, DEMOCRATIE” et aussi “ON VEUT VOTER, ON VEUT VOTER”.
Amer, je suis reparti chez moi.
Toutes ces AG n’ont aucune crédibilités à mes yeux et vous ne pouvez pas vous rendre compte à quel point ces AG ne sont que des mascarades digne d’un république bananière.
ps : Si vous êtes intéressés, faites le moi savoir, j’ai pris quelques photos (je vous contacterai le cas échéant).
florent
Un retour en arrière de plus de 80 ans, du temps d’un certain Vladimir Oulianov.
Henri Védas
@alphacharlie
Merci de vos précisions – qui ne sont d’ailleurs pas vraiment en contradiction avec le témoignage cité.
Si vous aviez 2 ou 3 photos, je suis intéressé : je les intègrerais en illustration du post.
Eugène
A Florent,
mais certains le revendiquent même ouvertement!!
Le plus drôle dans l’histoire, c’est l’intervention télévisée de 2 lycéens.
Le premier organisait une manifestation à l’entrée de son établissement scolaire. Habillé de noir, il arborait un béret noir avec une petite étoile rouge.
Le second était reçu en délégation dans un rectorat je crois. Il portait un gilet rouge au sigle non équivoque “CCCP”.
Les deux, apparemment de bonne foi, assuraient aux journalistes que leur action n’était absolument pas politisée… bien sûr que non, quelqu’un ose-t-il en douter?