Johannes Heereman, président du conseil exécutif de l’Aide à l’Eglise en Détresse, a déclaré lors de son retour de la ville irakienne d’Erbil
"Si nous ne voulons pas être des témoins muets des ultimes lignes de l’histoire du christianisme en Irak, la communauté internationale doit réagir maintenant avec fermeté. On peut réellement évoquer la menace d’un génocide. L’Église peut soulager la douleur et la détresse, mais les questions relevant de la sécurité et de la défense ainsi que du droit à la vie et à la liberté de religion reviennent au politique.
La situation est dramatique. Nous avons rencontré des évêques, des prêtres, des religieuses et des bénévoles qui s’engagent jour et nuit pour apporter une assistance élémentaire. Les températures avoisinent les 44 degrés. Les gens ont besoin de soins médicaux et d’un toit pour s’abriter. Il reste encore tant à faire. Ils sont nombreux à avoir déjà parcouru un long chemin parsemé de persécution et de souffrance. Ils sont découragés et ne veulent plus qu’une seule chose : partir. Ils nous supplient de les aider à obtenir un visa pour un autre pays. Mais ils sont aussi nombreux à vouloir retourner dans leur maison souvent pillée par les voisins : c’est là qu’ils ont vécu pendant des générations, que se situent leur histoire et leurs racines. Ils ont tout abandonné en fuyant, et veulent pourtant rentrer chez eux".