Dans un article du 28 septembre, Isabelle de Gaulmyn, journaliste du quotidien La Croix, déplorait l’existence de « poubelles » sur la toile :
"Des bords extrêmes de l’Eglise, se sont installés, sur la toile, des sites qui ont pignon sur rue, et n’hésitent pas à répandre rumeurs, injures, attaques personnelles contre les responsables d’Eglise dont le « positionnement » ne leur revient pas."
François H commente :
"On peut noter aussitôt que, tandis que ces sites qui ont « pignon sur rue » ne sont pas nommés, la journaliste parle bien au pluriel des « bords extrêmes ». Si Madame de Gaulmyn en restait là, on ne pourrait qu’acquiescer. Il n’est que trop vrai que Golias ou la CCBF d’une part, les sédévacantistes de Virgo Maria d’autre part, se répandent effectivement en injures et en calomnies difficilement tolérables. On pourrait de même signaler la prolifération assez inquiétante des vidéos sédévacantistes sur le « youtube catholique » qu’est GloriaTV. De ce point de vue, Isabelle de Gaulmyn n’a pas tort de dire que la toile « favorise les extrêmes » : il est probable que les ultramodernistes de Golias ou les sédévacantistes de Virgo Maria aient une présence sur la toile inversement proportionnelle au nombre de leurs partisans."
Mais évidemment, ce ne sont pas ces sites que vise la journaliste de La Croix :
"Isabelle de Gaulmyn annonçait à ses lecteurs une critique des « bords extrêmes » de l’Eglise. La lecture de son article rend clair qu’il n’en est rien. Il ne s’agit pas de dénoncer les « bords extrêmes », mais de s’en prendre plutôt à ceux que l’abbé Claude Barthe, dans son carnet "Les oppositions romaines au Pape", appelait les « restaurationnistes », c’est-à-dire aux catholiques qui espèrent une réforme dans le sens traditionnel du terme, identifiés assez hâtivement à la Sapinière du temps de la crise moderniste. Ces catholiques ont pour la plupart salué l’avènement de Benoît XVI, qui dénonçait encore lors de son dernier voyage en Allemagne l’excès des structures inutiles et le caractère mondain de larges pans de l’Eglise. […]
Cependant, puisque les poubelles sont « partout », comme le dit Isabelle de Gaulmyn, peut-être conviendrait-il d’examiner également les articles et commentaires que l’on peut trouver au détour de son blogue : peut-être la Sapinière y aurait-elle répandu ses calomnies. Sous l’article « Discussion ou schisme » du 18 septembre, un habitué du blogue déclare en toute tranquillité :
Vous savez bien comment ça fonctionne, les princes qui gouvernent l’Eglise au Vatican décrètent puis imposent leurs décrets aux fidèles en leur disant qu’ils sont dictés par le Saint-Esprit. Parole de pape infaillible.
Voilà qui n’est certes pas de l’intégrisme. Un autre internaute déclare, sous le même article :
la révolution spirituelle est en marche dans l’Eglise
le laïc est l’avenir de l’Eglise […]voici ce que l’on peut trouver sous un article qu’écrivait le 5 mars 2008 Madame de Gaulmyn :
Je suis en colère ! A quelle époque l’Eglise catholique veut-elle revenir ? Il n'a pas suffit que Le Pape promette des indulgences à ceux qui feront pèlerinage à Lourdes cette année (une raison qui m'ôte le désir d'y aller), il faut maintenant que, pour célébrer le quarantième anniversaire de la mort de Padre Pio, Mgr d'Ambrosio, avec la bénédiction du Vatican, fasse ouvrir le cercueil du défunt pour constater que les mains du saint semblent sortir d'une séance de manucure … […] Comment pouvons-nous accepter que l'Eglise-institution renoue aujourd'hui avec ces pratiques dignes d'autres siècles en espérant sans doute rameuter des fidèles : elle va surtout en faire fuir de nombreux.
[…] De tels commentaires relèvent-ils, oui ou non, des « poubelles d’internet » ? Ces propos sont déjà regrettables lorsqu’ils sont le fait d’internautes de passage. Mais on pourrait encore leur accorder qu’ils ont été écrits à la hâte, qu’ils ne reflètent pas nécessairement la pensée de leurs auteurs. En revanche, certains passages des articles qui les ont inspirés ou du moins occasionnés laissent pour ainsi dire perplexe. Le 20 juillet 2010, un article mis en ligne sur le blogue d’Isabelle de Gaulmyn mettait ainsi directement en cause la doctrine infaillible contenue dans Ordinatio sacerdotalis à propos de l’impossibilité pour l’Eglise de transmettre aux femmes l’ordre sacré.
Toute « tentative d’ordonner une femme » est qualifiée de «délit grave contre la foi ». De toute façon, le débat sur les femmes prêtres a été fermé, avant même qu’il puisse avoir lieu, lorsque Jean-Paul II a déclaré, en 1994, que le refus de l’Église catholique d’ordonner des femmes prêtres appartenait au « dépôt de la foi », c’est-à-dire à l’enseignement infaillible de cette Église, qui exige de la part des fidèles un « assentiment définitif ». Définitif ? Il y a cependant fort à parier qu’un jour, en 2167 par exemple, un texte du pape d’alors décrétera que « selon une longue tradition… nous estimons devoir appeler au presbytérat des fidèles de l’un et l’autre sexe»."
Avant de dénoncer les poubelles d'internet, peut-être qu'il lui faut d'abord faire son ménage ?