Il y eut l’affaire du mois de juillet où Israël s’était permis de critiquer l’Angelus du Pape, créant un faux incident diplomatique qui valut d’annuler une réunion importante en faveur du Vatican, avant de s’excuser et de se décider à oublier l’incident.
Aujourd’hui, Ce sont deux grands rabbins qui, en sortant d’une audience privée avec le Pape, dictent devant la presse les condamnations que Benoît XVI doit porter contre la destruction de synagogues dans la bande de Gaza. Ils n’ont pas manqué également de demander au Souverain Pontife d’établir une journée de l’antisémitisme le 28 octobre en souvenir de "Nostra Aetate".
Le piège est tendu pour Benoît XVI, car cette proposition donne une vision erronée et réductrice de cette déclaration qui condamne aussi, au nom de la charité, toutes les haines et toutes les discriminations : "En outre, l’Eglise qui réprouve toutes les persécutions contre tous les
hommes, quels qu’ils soient, ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en
commun avec les Juifs, et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par
la charité religieuse de l’Evangile, déplore les haines. les persécutions et
toutes les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque
et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs" (paragraphe 4). Le suivant traite de la fraternité universelle qui exclue toute discrimination.
Il faut lire Nostra Aetate. La vérité est dans le texte pas dans l’erreur colportée par la dépêche AFP : "la déclaration Nostra Aetate de 1965 … mit officiellement un terme à près de deux millénaires d’antijudaïsme chrétien". Déformation, désinformation…
Il ne s’agit pas d’une quelconque repentance de l’Eglise catholique ou d’une reconnaissance officielle de l’existence passée d’un antijudaïsme chrétien.
Le Salon Beige renvoie souvent aux textes de référence, à la source. Dans le cas de Nostra Aetate, déclaration qui a fait couler beaucoup d’encre, c’est un petit effort (15 minutes!) incontournable pour affronter la désinformation ambiante autour de ces sujets très brûlants, dont la question ne pourra être résolue que dans la Vérité qui ne vaut rien sans la Charité.