Dans une tribune du Figaro de samedi dernier, le député UMP Jacques Myard ne mâchait pas ses mots :
(…) (G)ardons-nous de croire que le chômage, la pauvreté, l’exclusion sociale sont les seuls facteurs de développement de l’islam fondamental et radical. Certes, ces éléments peuvent jouer un rôle et créer un terreau propice, mais ils ne sont pas déterminants, car les islamistes n’ont pas pour objectif d’éradiquer la pauvreté mais d’instituer une société conforme à des règles coraniques. (…) Notre réponse doit être politique et non religieuse, car l’attaque est politique.
Dans ces conditions, la loi sur le voile n’est pas une norme antireligieuse, mais une règle de société. (…)
(…) Il n’y a aucune honte ni aucun réflexe raciste à refuser d’intégrer des hommes ou des femmes dont l’objectif est de renverser les principes de la République. Le contrôle de l’immigration et des naturalisations devient une priorité nationale.
A défaut de cette fermeté, nous laisserions se constituer sous nos yeux, par lâcheté et aveuglement, une véritable cinquième colonne qui engendrera inéluctablement la guerre civile.
Les paroles sont fortes, mais l’analyse est faussée par le laïcisme de Myard :
1. Pour reprendre son exemple, la soi-disant loi "sur le voile" était bien une loi antireligieuse, pas une réponse "politique" au sens où il l’entend. Elle interdit le crucifix, mais le T-shirt Che Guevara reste autorisé.
2. Ce cas est révélateur du piège dans lequel tombent les républicains anti-islamistes : vouloir appliquer une symétrie artificielle entre les religions juive et chrétienne et une idéologie qui répond davantage à la grille d’analyse des totalitarismes qu’à celle des religions.
3. Ce réflexe antireligieux compromet justement la solution profonde à l’assaut islamique contre nos sociétés : la redécouverte par cette dernière de ses valeurs judéo-chrétiennes.
Comme l’indiquait le sondage du Telegraph, c’est d’abord l’aspect "décadent et immoral" de l’Occident qui excite la volonté de conquête islamique. Et comme l’avait dit le cardinal Ratzinger, "ce qui offense l’Islam est l’absence de référence à Dieu, l’arrogance de la raison", alors que lui a "la conscience qu’il est capable d’offrir un fondement spirituel valide, un fondement qui semble avoir échappé des mains de la vieille Europe."