Chez LR, c’est la crise des candidatures pour les législatives :
Ces dernières semaines, nombre de candidats investis ou en phase de l’être ont finalement décidé de se désister. « On estime aux alentours de 10 % le nombre de prétendants qui pourraient finalement ne pas se présenter » , chuchote un élu LR. Le score catastrophique de la candidate LR à l’élection présidentielle et son appel au don au lendemain du premier tour y sont pour beaucoup. « Il y a une grande inquiétude. Les candidats craignent de faire moins de 5 % et de ne pas être remboursés de leurs frais de campagne » , confie un président de fédération.
Si la direction du parti à d’ores et déjà promis un prêt de 5 000 euros à chaque personnalité qui se présentera sous les couleurs des Républicains, les prétendants ne sont pas pour autant rassurés. « Une campagne, même locale, coûte bien plus de 5 000 euros. En plus, le parti n’effectue pas un don mais un prêt. Beaucoup de candidats n’ont pas envie de prendre le risque de s’endetter personnellement. Il y a une véritable angoisse » , corrobore un autre élu.
Mais les raisons financières n’expliquent pas à elles seules ces nombreux désistements. « S’engager dans cette élection n’a plus de sens. Après l’échec de Valérie Pécresse, je ne pense plus qu’il soit possible de défendre son projet » , plaide par exemple Soizic Perrault, qui renonce quant à elle à l’investiture dans la 3e circonscription de Pontivy, dans le Morbihan. « Il faut de la lucidité, mon ego en prend un coup, mais je dois me retirer » , ajoute celle qui sera remplacée par une autre personnalité locale « plus identifiée » . « Je suis bien gentil, mais je ne vais pas me présenter pour me faire dégommer par un macroniste inconnu. Il n’y a que des plumes à perdre dans cette élection » , confie un autre élu, qui annoncera prochainement son désistement.
Le président des Républicains Christian Jacob lui-même ne sera pas candidat à sa succession dans sa circonscription de Seine-et-Marne.
Ces élections s’annoncent cruciales pour LR après la débâcle (4,8%) de Valérie Pécresse, les législatives étant la principale source de financement des partis.