Extrait d’un entretien donné par le cardinal Sarah à l’Avvenire :
Le pape François s’est exprimé à plusieurs reprises sur la messe dans le rite antique, ou plutôt sur l’utilisation du Missel de 1962. Est-il nécessaire de renouer avec ceux qui sont liés à cette forme de célébration ?
Tous les baptisés ont la citoyenneté de l’Église, partageant son Credo et la morale qui en découle. Au fil des siècles, la diversité des rites célébrant l’unique sacrifice eucharistique n’a jamais posé de problèmes aux autorités, car l’unité de la foi était évidente. En effet, je crois que la variété des rites dans le monde catholique est une grande richesse. De plus, un rite ne se compose pas dans un bureau, mais est le fruit d’une stratification et d’une sédimentation théologiques et cultuelles. Je me demande s’il est possible d’« interdire » un rite vieux de plus de mille ans. Enfin, si la liturgie est aussi une source pour la théologie, comment pouvons-nous refuser l’accès aux « sources anciennes » ? Ce serait comme interdire l’étude de saint Augustin à quiconque souhaite réfléchir correctement à la grâce ou à la Trinité.
Plusieurs épiscopats ont exprimé des doutes concernant Fiducia supplicans, la déclaration sur la bénédiction des couples « irréguliers », y compris les couples de même sexe. Qu’en attendez-vous maintenant ?
J’espère que le contenu de Fiducia supplicans pourra être clarifié davantage, voire reformulé. Cette déclaration est théologiquement faible et donc injustifiée. Elle met en danger l’unité de l’Église. C’est un document à oublier.